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Frédéric Moutier : un virage professionnel au grand air
Frédéric Moutier a passé 15 longues années derrière les fourneaux, confiné dans l'univers clos et souvent stressant d'une cuisine. Aujourd'hui, il respire l'air frais des marchés de plein vent, un changement de carrière qu'il attribue à une prise de conscience professionnelle et personnelle lors de son engagement avec l'association JVS à Mouans-Sartoux. Cette transition, explique-t-il, a non seulement marqué un tournant dans sa vie mais lui a aussi permis de découvrir les joies du travail d'équipe en extérieur : « ça a changé ma vie. »
Assistant technique de marché depuis deux ans, Moutier a rapidement pris la place d'une collègue et s'est intégré dans le tissu local de la production alimentaire. L'association gère deux terrains, à Mouans-Sartoux et à Valbonne, où Moutier et son équipe pratiquent l'élevage de poules pour fournir des œufs frais. Mais leur engagement va au-delà de la simple production : « On travaille aussi avec des partenaires bio locaux pour présenter un étalage varié, coloré et de saison. »
La promotion du bio : une conviction plus qu'une mode
Dans sa quête de produits authentiques et respectueux de l'environnement, Moutier souligne l'importance de proposer des produits de saison et locaux. Selon lui, manger des tomates en hiver n'est pas idéal, et c'est une pratique qu'il tente d'éviter pour favoriser un cycle de production plus naturel. Il note que de plus en plus de consomateurs demandent du local et du saisonnier, poussant ainsi les producteurs à s'adapter à ces attentes : « Les consommateurs qu'on a, de plus en plus, demandent justement du local et du saisons. »
Le terme "bio" est souvent galvaudé, reconnaît Moutier, mais pour lui, il représente bien plus qu'un simple effet de mode : c'est un engagement vers une qualité et une authenticité supérieures. « Alors évidemment que le bio, ça veut tout et rien dire, mais c’est plus qu'un effet de mode et ça nous permet d'avoir des produits exceptionnels. »
Un lien social renforcé par le marché
Le marché n'est pas seulement un lieu de commerce pour Moutier ; c'est un espace de vie sociale intense. Il apprécie particulièrement le contact direct avec la clientèle, les échanges humains qui transforment l'acte de vente en un moment de partage. « C'est plutôt ça qui est sympa sur les marchés, le rapport avec la clientèle, le sourire, le partage. » Les petits pois du jardin, par exemple, remportent un vif succès auprès des clients qui retrouvent le goût des produits d'antan.
Frédéric Moutier et son association se refusent à vendre des produits hors saison, ce qui peut parfois décevoir ceux habitués à une disponibilité constante, comme les bananes toute l'année. « Bien évidemment, ceux qui veulent des produits hors saison, on les déçoit un petit peu parce qu'on n'a jamais ni bananes par exemple toute l'année, c'est pas possible. »
Ce récit de transformation et d'engagement montre comment un changement de carrière peut mener à une vie plus épanouissante et alignée avec des valeurs personnelles profondes. Pour Moutier, la transition de la cuisine fermée aux marchés ouverts est une libération, une façon de redécouvrir et de respecter le rythme naturel des saisons, tout en enrichissant les liens communautaires.
OT mai 2024