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À Golfe-Juan, un club de basket fête ses 90 ans. Parmi les figures centrales de cette aventure sportive et humaine, Hervé Chabert incarne à lui seul la mémoire et l’énergie d’un club qu’il a vu évoluer et prospérer. Portrait d’un passionné inépuisable.
« Une armoire aux souvenirs, riche de 90 ans d’histoire »
Dans une petite salle du gymnase Picasso, Hervé Chabert montre fièrement une collection de maillots et de portraits. « C’est ici que nous rendons hommage aux grandes figures du club », explique-t-il. Ces 90 ans d’existence, célébrés en juin prochain, marquent un jalon exceptionnel pour ce club de basket. Parmi les noms marquants, on trouve des joueurs professionnels comme Sylvain Marco, ancien international français, ou Timmy, vétéran encore actif à 40 ans.
« Timmy est un exemple extraordinaire pour les jeunes. À chaque match, ils portent son numéro en guise de respect et d’inspiration. C’est un modèle de persévérance et d’humilité », raconte Hervé avec admiration.
« Une vitrine et un socle : former les jeunes »
Pour Hervé Chabert, la Nationale 2, équipe phare du club, n’est pas une fin en soi. « C’est avant tout une vitrine. Ce qui compte, c’est la formation des jeunes », insiste-t-il. Avec 314 licenciés et 23 équipes masculines et féminines, le club se concentre sur la transmission de valeurs comme le plaisir et l’engagement.
Cependant, tout n’est pas rose. Le manque de créneaux d’entraînement pousse parfois le club à refuser des adhésions. « Refuser des jeunes, c’est un déchirement. Mais la mairie et la direction du gymnase Picasso font déjà beaucoup. Des travaux d’aménagement sont prévus pour cette salle de 75 ans », détaille-t-il. La rénovation inclura des tribunes colorées en jaune et bleu, couleurs emblématiques du club.
« Une histoire personnelle qui se confond avec celle du club »
Passionné de basket depuis toujours, Hervé Chabert n’a jamais vraiment pris sa retraite. Après une carrière de 36 ans à la direction des sports de la ville de Vence, il est arrivé à Golfe-Juan presque par hasard. « J’avais tiré un trait sur le basket, mais l’ancienne présidente m’a convaincu de revenir. Depuis, je suis resté et je ne le regrette pas », confie-t-il.
Aujourd’hui, il porte plusieurs casquettes au sein du club : mentor, administrateur, et, surtout, gardien des valeurs qui ont forgé sa réputation. Il espère attirer de nouveaux bénévoles pour épauler une équipe déjà très sollicitée. « Ce club, c’est une entreprise. On a besoin de renfort pour continuer à offrir cette qualité d’encadrement. »
« Un club avec une âme, une communauté unie »
Pour Hervé, le gymnase Picasso est bien plus qu’un simple lieu d’entraînement. « Cette salle a une âme. Elle a vu passer des générations de basketteurs, y compris des stars de la NBA venues en stage ici », raconte-t-il avec fierté. Cet attachement dépasse les murs : il reflète l’identité d’un club profondément ancré dans sa communauté.
Les perspectives d’évolution restent modestes, compte tenu des contraintes budgétaires. « Monter en division supérieure nécessiterait des infrastructures et des moyens financiers énormes. Nous préférons nous concentrer sur ce que nous faisons de mieux : former les jeunes et leur transmettre une passion », conclut Hervé.
À Golfe-Juan, le basket est bien plus qu’un sport : c’est une aventure humaine portée par des figures comme Hervé Chabert. À 90 ans, le club ne montre aucun signe de fatigue, porté par l’énergie de ceux qui, comme Hervé, œuvrent dans l’ombre pour écrire son histoire.
BP + IA