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Lors de la fête de la gastronomie cannoise, les Toques Blanches Côte d’Azur mêlent tradition culinaire et engagement éducatif. Alain Hascoët, président de l'association, revient sur une mission qui va bien au-delà des fourneaux : soutenir les jeunes talents de la cuisine française.
Cannes ne se résume pas à son tapis rouge. En marge des projecteurs, la ville célèbre aussi chaque année les saveurs de son terroir. À l’occasion de la fête de la gastronomie, les chefs des Toques Blanches Côte d’Azur, Alpes-Maritimes et Var, se rassemblent pour faire rayonner les spécialités régionales : petits farcis, pan bagnat, poissons cuits dans un jus de bouillabaisse accompagnés d’un aïoli maison… une véritable ode à la cuisine niçoise et provençale.
Présente dès l’ouverture de l’événement, l’association tient à ancrer cette fête dans l’authenticité et le partage. C’est aussi une façon de rappeler que la gastronomie, au-delà du plaisir des papilles, peut être un levier d'insertion et de transmission.
Derrière les sourires des chefs en toque blanche, il y a une mission solidaire. Alain Hascoët, président des Toques Blanches Côte d’Azur, en explique le cœur : collecter des fonds pour soutenir de jeunes cuisiniers titulaires d’un CAP ou d’un BEP. Ces fonds permettent ensuite de financer leur logement, leurs déplacements et leur intégration dans des établissements d’exception.
« Nous allons récolter des fonds pour avoir des boursiers que nous allons envoyer dans des maisons étoilées ou chez des meilleurs ouvriers de France », résume-t-il. L’idée est simple, mais ambitieuse : repérer les jeunes talents dès leurs premières qualifications, et leur ouvrir les portes des plus grandes cuisines.
Le soutien apporté ne s’arrête pas aux premiers stages. Les jeunes sélectionnés s’engagent sur trois ans avec les Toques Blanches. Pendant ce temps, l'association les accompagne dans leur évolution, tant sur le plan professionnel qu’humain.
« Ils doivent rester trois ans chez nous, et après, on les envoie à l’étranger », explique Alain Hascoët. Cette dimension internationale est capitale : elle leur permet de s’ouvrir à d’autres cultures gastronomiques, de gagner en expérience, et de revenir plus tard avec une expertise enrichie.
Pour les Toques Blanches, il ne s’agit pas seulement de former des cuisiniers, mais des ambassadeurs de la cuisine française à travers le monde.
L’investissement est total. L’association prend en charge l’ensemble des frais liés à la formation et à la mobilité des jeunes. Ce soutien logistique et financier est essentiel, car il permet à des profils issus de milieux modestes de rêver plus grand.
Le programme s’apparente ainsi à une bourse de l’excellence culinaire, un tremplin pour celles et ceux qui n’ont pas toujours les moyens d’accéder aux plus hautes sphères de la restauration.
Ce modèle de mentorat s’inscrit aussi dans une volonté de pérenniser les savoir-faire traditionnels, à une époque où la cuisine évolue vite et où les bases classiques peuvent se diluer.
Dans ce contexte, les Toques Blanches défendent une certaine idée de la gastronomie : respect des traditions, des produits, des gestes. « On fait tous maintenant du revu, du corrigé… mais les bases sont les bases », martèle Hascoët.
À l’heure où les influences venues du monde entier redessinent les contours de la cuisine française, cette fidélité aux racines devient presque un acte militant. Il ne s’agit pas de rejeter la modernité, mais de garantir la transmission de ce qui fait l’essence du patrimoine culinaire français.
La formation que proposent les Toques Blanches allie ainsi rigueur technique, créativité encadrée et immersion dans l’excellence.
Au final, tout converge vers une même ambition : faire vivre la gastronomie française dans le respect de ses fondements. En accompagnant les jeunes dès leurs débuts, en leur offrant une immersion dans des maisons de prestige, en les poussant à aller voir ailleurs pour mieux revenir… les Toques Blanches cultivent un héritage.
Loin d’un folklore figé, cette fête de la gastronomie à Cannes devient alors le reflet d’une filière vivante, dynamique, ancrée dans son territoire mais tournée vers le monde. Une fête populaire, mais porteuse de grandes ambitions.
Comme le rappelle Alain Hascoët, il ne s’agit pas seulement de cuisiner. Il s’agit de transmettre, d’élever, de faire durer. Pour que la cuisine française reste ce qu’elle est : vivante, exigeante, et profondément humaine.
DB+IA 04/04/2025