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Privés d’espèces, les clients oublient de laisser un pourboire. Résultat : dans les métiers du service, ce revenu complémentaire s’effondre. Pour y remédier, Axel Orel et trois associés ont créé Tipser, une solution simple et connectée qui permet de donner directement, via un QR code ou une puce NFC. Un geste digital, mais profondément humain.
C’est une anecdote fondatrice. Un ami chauffeur explique qu’en cas de paiement en espèces, les clients arrondissent souvent à l’euro supérieur, laissant quelques pièces en plus. Mais quand le paiement se fait par carte, ils oublient. Pas par manque de générosité, mais par friction. « On s’est dit qu’il fallait créer une technologie qui supprime cette barrière », résume Axel.​
L’intuition devient projet. Tipser est d’abord pensé pour le monde de la coiffure et de l’esthétique, où les pourboires peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par mois. Rapidement, d’autres secteurs s’y intéressent.​
Dès le départ, l’équipe mise sur le feedback : elle fait tester, ajuste, améliore. « On a construit le produit avec les professionnels, pas dans un bureau. C’est eux qui nous ont aidés à affiner la solution. »​
Tipser permet à chaque employé de recevoir son propre lien de pourboire, connecté à son compte. Le client peut choisir le montant, laisser un message de remerciement. Un système transparent, sécurisé, et surtout direct.​
Contrairement à certaines idées reçues, les Français sont généreux en pourboire dès lors qu’ils ont un moyen simple et direct d’en laisser. Ainsi, en moyenne, les restaurants utilisant Sunday voient le montant des pourboires frôler les 5% (4,8%) de l’addition. Le pourboire record a été donné à Paris avec 270 euros. ​TendanceHotellerie+1HR-Infos+1
Une autre étude menée par Sunday sur plus de 3 millions d'additions en Île-de-France entre janvier et juillet 2024 révèle que les Français laissent en moyenne un pourboire équivalent à 3,3 % de l'addition. De plus, 58 % des clients français laissent un pourboire, ce qui les place au 5e rang mondial en termes de fréquence. ​HR-Infos
L’objectif est clair : redonner aux professionnels du service ce complément de revenu que la dématérialisation a grignoté. Dans certains cas, le pourboire représente plusieurs centaines d’euros par mois. « Ce n’est pas négligeable. Et si on peut faciliter ça, on doit le faire. »​
L’équipe vise maintenant d’autres secteurs – livraison, hôtellerie, transport – tout en préparant une levée de fonds. « Ce qu’on cherche, ce sont des gens qui s’impliquent, qui partagent notre vision, qui peuvent nous apporter autre chose que de l’argent. Un réseau, une expertise. »​
Avec Tipser, Starvance ne cherche pas à révolutionner le paiement : elle veut redonner vie à un geste simple, parfois oublié, souvent essentiel. Le pourboire n’est pas qu’une gratification : c’est un marqueur de reconnaissance. Et si la technologie peut le préserver, sans le dénaturer, alors elle a toute sa place dans nos vies.​
Olivier Theron
Publié le 14 avril 2025