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Sur les hauteurs de Tourrettes-sur-Loup, Benoît Veber cultive bien plus que des légumes. En se lançant à son compte après presque dix ans comme employé, il embrasse un métier fait de diversité, de proximité avec la nature et d’enracinement local.
Quand on demande à Benoît ce que signifie être maraîcher, la réponse fuse, enthousiaste : « Ce qui me plaît, c’est que c’est très diversifié. » Il ne s’agit pas simplement de planter ou de récolter. Le travail du sol, l’irrigation, un peu de maçonnerie, le montage de tunnels : le quotidien d’un maraîcher est aussi riche que varié. « Ça touche vraiment à beaucoup de domaines », explique-t-il.
Ce lien concret au travail manuel, allié à une vie en plein air, c’est ce qui a convaincu Benoît. « Être proche de la nature », voilà ce qui donne du sens à ses journées. Depuis les hauteurs de Tourrettes, où il s’est récemment installé en indépendant, il profite d’une vue dégagée qui accentue encore ce sentiment de liberté et d’harmonie avec l’environnement.
Après huit à neuf années comme salarié, Benoît a décidé de franchir le pas : monter sa propre exploitation. « Les retours sont excellents », dit-il avec un sourire. Reste à faire ses preuves sur la durée : « Il faut que la production suive. Je pourrais vous dire ça après l’été. » Car la saison estivale, avec son lot d’ensoleillement et de récoltes abondantes, est un moment charnière pour les maraîchers.
Il reconnaît que la prise de risque est réelle. Mais la satisfaction de bâtir un projet personnel, en cohérence avec ses valeurs et son territoire, l’emporte. L’indépendance s’accompagne d’une responsabilité nouvelle, mais aussi d’une certaine fierté.
Pour écouler sa production, Benoît adopte une stratégie ancrée dans la proximité : marché local, paniers pour les particuliers, et quelques ventes en avance. « Il faut rester local », insiste-t-il. C’est une démarche volontaire, qui permet de maintenir un lien direct avec les consommateurs et d’éviter les circuits longs.
Le marché du mercredi matin à Tourrettes-sur-Loup devient ainsi un rendez-vous hebdomadaire, où les produits trouvent preneurs rapidement. « Ça part super vite », confie-t-il. La fraîcheur des légumes, leur goût authentique et les retours positifs des clients confortent Benoît dans ses choix.
La vie de maraîcher, chez les Veber, est aussi une affaire de famille. Sa fille participe à sa manière, avec ses propres semis de petits pois et de haricots. Une transmission en douceur, presque naturelle. On y devine une pédagogie implicite : montrer par l’exemple, cultiver la terre et les valeurs.
Sur son stand, Benoît propose une véritable mosaïque de produits : courgettes demi-longues, aubergines greffées, persil, salade, fèves, fleurs de courgette, huile d’olive récoltée par ses soins, fraises. Un éventail de saveurs et de textures qui reflète la richesse de son exploitation.
Benoît connaît bien ses produits et aime en parler. Il détaille par exemple les usages culinaires des fèves : « Celles plus petites peuvent être mangées en apéritif, ou en jardinière. Celles plus grosses sont à cuire. » Ce savoir-faire, il le partage volontiers avec ses clients, entre deux échanges conviviaux sur le marché.
Ce rapport intime au produit – de la graine à l’assiette – incarne une forme d’agriculture respectueuse et humaine, où chaque légume porte une histoire. Il n’est pas rare que Benoît évoque les méthodes de culture, les aléas du climat, ou les essais en cours. Une transparence appréciée.
Au-delà de la technique, c’est une vision de l’agriculture que Benoît défend : locale, respectueuse des saisons, fondée sur le lien humain. Pas de discours militant, mais un engagement tranquille, assumé, presque silencieux.
Son huile d’olive, récoltée en automne hors de son terrain mais pressée par ses soins, en est un bon exemple. Ici, rien ne se perd. Chaque produit raconte une attention particulière, un geste soigné.
L’avenir, Benoît le regarde avec lucidité. Il sait que la réussite ne tient pas qu’à la qualité des produits : il faut de la constance, une gestion rigoureuse, et une météo clémente. Mais il garde confiance. Les débuts sont prometteurs, et l’accueil de la communauté locale encourageant.
Avec le soutien de ses proches, sa connaissance du terrain et l’amour du métier, il se donne toutes les chances pour pérenniser son activité. « Je pourrais vous dire ça après l’été », répète-t-il en guise de conclusion. Une phrase modeste, mais pleine d’espoir.
DV + IA