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Sur un terrain d’Antibes baigné de soleil et d’enthousiasme, les joueurs se retrouvent pour partager bien plus qu’un match. Il s’agit de tag rugby, une version allégée du rugby traditionnel, sans contact, où la convivialité prime autant que la compétition.
Carol Donato, figure locale de ce sport, résume l’esprit du tournoi en quelques mots simples : « Tout le monde est le bienvenu. » Dans cette discipline, pas besoin d’un passé rugbystique pour se lancer. « C’est un sport qui permet aux novices comme aux expérimentés de pouvoir se confronter », explique-t-il.
Contrairement au rugby classique, le tag rugby élimine les phases de contact. Pas de plaquages, pas de mêlées. À la place, une bande accrochée à la taille que l’adversaire doit attraper. Cette simplicité ouvre la porte à un public plus large, et surtout, à la mixité.
Carol Donato sait de quoi il parle. Ancien joueur et entraîneur de rugby à XV, il a découvert dans le tag rugby une suite naturelle à sa passion. « J’ai joué pendant des années au rugby dans pas mal de clubs dans la région », confie-t-il. Et lorsqu’il a raccroché les crampons, il n’était pas question d’abandonner le ballon ovale.
« Quand j’ai fini ma carrière de joueur et d’entraîneur, j’ai décidé de me mettre au tag rugby. » Une transition rendue possible grâce à l’accessibilité du sport. Pas besoin d’un physique imposant ou d’un passé sportif pour participer. Le tag rugby s’adapte aux capacités de chacun.
Cette accessibilité permet notamment de former des équipes mixtes, hommes et femmes jouant ensemble, avec un niveau de jeu équilibré. « Ça permet à des équipes comme la nôtre de jouer en mixte, hommes avec femmes, contre hommes avec femmes », souligne Donato.
L’aventure a commencé modestement. « Au début, il était plutôt local », se rappelle Donato. Un tournoi entre amis, des clubs voisins, une ambiance bon enfant. Mais le bouche-à-oreille, l’envie de partager, et surtout l’amitié entre les équipes ont transformé l’événement.
Aujourd’hui, le tournoi d’Antibes a pris une dimension internationale. « On a réussi à faire venir des équipes étrangères », se réjouit Carol. En 2025, ce sont des formations irlandaises, anglaises, écossaises et néerlandaises qui foulent la pelouse antiboise.
Un melting-pot sportif qui renforce les liens, au-delà des frontières. Le tag rugby, discipline encore peu connue en France, devient ainsi un vecteur d’échange culturel, dans une ambiance festive et détendue.
Sur le terrain, la compétition est réelle. Avec 24 équipes en lice, chacun cherche à obtenir le meilleur classement possible. « On essaye d’être le mieux classé », confie Donato. L’enjeu sportif n’est pas feint. Mais ici, pas de tension, pas d’agressivité. Le plaisir du jeu prime.
« Il y a plein d’équipes qui viennent pour la compétition, mais il y a le côté festif aussi », rappelle-t-il. Car au-delà du score, l’essentiel se passe en dehors des lignes.
« Ce soir, on se réunit autour d’un bon repas et on fait la fête », raconte Carol, sourire dans la voix. Un esprit de camaraderie à l’image du sport lui-même : accessible, bienveillant, joyeux.
Mais le tag rugby ne se limite pas à Antibes. Tous les trois ans, une Coupe du monde rassemble les meilleurs joueurs de la discipline. Habituellement organisée dans l’hémisphère sud, elle a exceptionnellement eu lieu en Irlande récemment.
Carol Donato en parle avec fierté. « On a une quinzaine de joueurs de chez nous, joueurs et joueuses, qui sont allés en Irlande défendre le maillot de l’équipe de France. »
Une reconnaissance sportive forte pour un club amateur, mais passionné. La participation à une telle compétition est un aboutissement pour ces athlètes engagés, qui défendent les couleurs tricolores avec fierté.
L’horizon s’élargit encore. Prochaine étape : l’Australie. En 2026, les meilleurs joueurs français de tag rugby traverseront les océans pour affronter les grandes nations de la discipline. Une perspective exaltante pour les Antibois.
« C’est génial de porter les couleurs de l’équipe de France, de défendre son pays et de rencontrer d’autres cultures », s’enthousiasme Carol Donato. Car plus qu’une compétition, ces voyages sont des expériences humaines marquantes.
Lors de leur dernier périple en Australie, ils ont croisé les All Blacks, les Australiens, les Sud-Africains. « C’était exceptionnel », se souvient-il, encore ému. Ces rencontres, improbables pour un amateur de rugby classique, deviennent possibles grâce au tag rugby.
Le tag rugby, en croissance lente mais certaine en France, séduit par sa philosophie. Loin de la violence parfois associée au rugby à XV, il offre une version douce, mixte, inclusive et festive du sport collectif.
À Antibes, ce tournoi incarne cette évolution. On y vient pour jouer, certes, mais aussi pour partager. Des anciens professionnels comme Carol Donato y côtoient des débutants, des femmes et des hommes, des locaux et des étrangers. Tous unis par le plaisir simple du jeu.
L’histoire de ce tournoi est aussi celle d’une reconversion réussie, d’un sport en mutation, et d’une ville qui sait accueillir.
Le tag rugby à Antibes, c’est bien plus qu’un tournoi. C’est une célébration du sport sans agressivité, de l’international sans prétention, de la fête sans excès. Porté par des passionnés comme Carol Donato, il démontre qu’avec peu de moyens mais beaucoup d’envie, on peut créer un événement rassembleur, inclusif et enthousiasmant.
La prochaine Coupe du monde se jouera à des milliers de kilomètres, en Australie. Mais l’esprit du tag rugby, lui, continue de grandir, ici même, sur les terrains du sud de la France.
DB+IA 23/09/2025