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Jeudi 22 mai 2025, en plein cœur du Festival de Cannes, cinq artisans locaux ont été distingués par la mairie de Cannes et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Alpes-Maritimes. Parmi eux, Christiane Mellano, chauffeure de taxi depuis 28 ans, figure emblématique de la ville, honorée pour son engagement et son parcours exemplaire.
Dans une profession longtemps dominée par les hommes, Christiane Mellano a tracé sa route avec détermination. « J’ai exercé ce métier pendant plus de 28 ans. Au départ, j’étais seule femme parmi 154 hommes. Il fallait que je fasse ma place », raconte-t-elle avec calme et assurance.
Sa carrière incarne à la fois la ténacité et l’évolution d’un métier vers plus de diversité. « Au fil des années, les femmes ont su entrer dans la profession, et maintenant il y en a beaucoup », observe-t-elle, presque fière d’avoir ouvert la voie.
Contrairement aux grandes villes comme Paris ou Marseille, où elle ne se serait « jamais vue exercer », Christiane Mellano a choisi Cannes. Et ce n’est pas un hasard. « Ici, c’est plus familial, plus cocooning », dit-elle. Une atmosphère qui correspond à sa vision du métier : un lien humain, ancré dans le quotidien et la proximité.
Pendant le Festival du Film, les taxis vivent aussi leur moment de fièvre. « On voit de belles personnes, surtout pendant le festival. On en a vu plein des stars », sourit-elle, même si l’époque a changé. « Maintenant, on les approche moins, elles se préservent, c’est normal. »
L’émotion affleure lorsqu’elle évoque la suite : « Je vais passer la main à ma fille. Il faut quand même que je m’arrête, et que je prenne du temps pour moi, pour faire ce que je n’ai pas pu faire pendant tout ce temps. »
Ce passage de témoin est aussi un symbole fort : celui de la transmission, valeur fondatrice de l’artisanat. Christiane Mellano incarne ainsi non seulement la persévérance d’une femme dans un milieu masculin, mais aussi une figure de continuité et d’ancrage local.
Cette reconnaissance s’inscrit dans une initiative portée par David Lisnard, maire de Cannes, et Gilles Dutto, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat 06. À l’occasion du Festival du Film, ils ont souhaité honorer les artisans « qui œuvrent dans l’ombre » mais sont pourtant essentiels à la réussite de l’événement.
« On parle beaucoup des stars, des metteurs en scène, mais il y a des gens dans l’ombre qui travaillent », a rappelé David Lisnard. « On a fait faire de jolis trophées, et on met à l'honneur des artisans. »
Le geste, hautement symbolique, dépasse le cadre du festival. Il rappelle une vérité souvent oubliée : « Les artisans et commerçants sont les premiers employeurs du pays », martèle le maire. Un message que partage Gilles Dutto, lui-même artisan boulanger-pâtissier : « Je suis très attaché à la transmission d’un savoir-faire et d’un savoir-être. »
Aux côtés de Christiane Mellano, quatre autres artisans ont été récompensés :
Un maître glacier, pour la fraîcheur de ses créations, sans doute très appréciées durant les chaleurs cannoises.
Un brasseur, témoin du renouveau des bières artisanales dans la région.
Deux fleuristes, dont l’art égaye les rues de Cannes, les événements et les halls d’hôtels pendant le festival.
Tous partagent un point commun : ils incarnent l’excellence artisanale, l’amour du métier, et un engagement local sans faille.
Avec plus de 200 millions d’euros de retombées économiques générées par le Festival de Cannes pour la Côte d’Azur, la ville devient, durant quelques semaines, une capitale économique et culturelle. « Quelle plus belle vitrine que Cannes pour mettre à l'honneur des artisans ! », s’enthousiasme David Lisnard.
En mettant Christiane Mellano et ses confrères à l’honneur, Cannes adresse un message fort : derrière les paillettes du festival, il y a des femmes et des hommes, discrets mais essentiels. Des professionnels engagés, souvent invisibles, sans lesquels la magie du Festival ne pourrait opérer.
Christiane Mellano, par son parcours et son humilité, incarne à merveille cette force tranquille de l’artisanat local. Et ce jeudi 22 mai, elle était, à juste titre, sous les feux de la rampe.
BP + IA
22 mai 2025