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À l'occasion du Printemps des Fleurs à Valbonne, Chrystelle Doireau a présenté un monde sensoriel où les fleurs ne se regardent pas seulement : elles se consomment, se respirent, se vivent. Productrice passionnée, elle incarne la reconquête d’un savoir-faire ancestral dans les collines ensoleillées du Pays de Grasse.
Dans son stand délicatement agencé, les visiteurs découvrent un inventaire poétique : infusions concentrées à diluer, pétales comestibles, gelées de roses, hydrolats de géranium, pochons parfumés, et même des bâtons de fumigation. Chaque produit porte l’empreinte d’un terroir unique et d’un engagement fort : celui de valoriser les plantes à parfums et leurs bienfaits.
Ces créations ne sont pas que belles et parfumées, elles sont aussi utiles. « Il y a des effets antioxydants, des effets relaxants selon les plantes », explique Chrystelle Doireau. Certaines apaisent, d'autres tonifient : un petit monde végétal conçu pour accompagner le quotidien avec douceur et conscience.
Le discours de Chrystelle ne se limite pas à une démarche commerciale. Il s’inscrit dans une philosophie du soin par les plantes, de la reconnexion à la nature. Chaque élixir floral devient un pont entre le corps et l’environnement. « On trouve aussi bien des vertus relaxantes, dynamisantes… », ajoute-t-elle.
Dans cette quête d’harmonie, elle n’est pas seule. Membre de l’association Fleurs d’exception du Pays de Grasse, elle fait partie d’un collectif de producteurs engagés pour la préservation de variétés botaniques rares, utilisées aussi bien en cosmétique, en cuisine qu’en parfumerie.
La force de cette association repose sur un réseau de femmes et d’hommes passionnés qui cultivent et défendent des savoirs menacés. Dans le sillage de Grasse, capitale mondiale du parfum, cette initiative offre un second souffle à des filières artisanales fragilisées par l’industrie.
« Cette association a un grand rôle dans le Pays Grassois », souligne Chrystelle. Elle participe à faire perdurer une culture agricole spécifique, centrée sur les plantes à parfums, mais aussi sur leur transformation éthique, respectueuse de la nature comme de l’humain.
Installée à Grasse, Chrystelle exploite les Terres de Saint-Sauveur, une petite structure à taille humaine qui conjugue biodiversité, production raisonnée et créativité. « On y trouve des choses incroyables, avec un climat incroyable », dit-elle avec un sourire.
Ce territoire n’est pas qu’un décor. C’est un terreau vivant, fertile, qui permet à ses fleurs de s’épanouir pleinement — tout comme les projets qu’elle y mène. Chaque geste de Chrystelle semble guidé par l’intention de réenchanter le quotidien par les vertus oubliées des plantes.
La démarche de Chrystelle Doireau illustre une tendance de fond : celle d’un retour aux sources, à la lenteur, au sens. À travers ses produits, elle transmet plus qu’un goût ou un parfum : une vision du monde. Une vision où la nature n’est pas une ressource à exploiter, mais une alliée à écouter.
Son travail est un dialogue constant entre les saisons, les cycles végétaux, les propriétés des fleurs, et les besoins des humains. Cela donne naissance à une gamme singulière de produits transformés, à mi-chemin entre remèdes naturels et rituels sensoriels.
Le Printemps des Fleurs, rendez-vous coloré et parfumé, a permis de mettre en lumière ce type de parcours, discret mais essentiel. En offrant à Chrystelle Doireau une tribune, l’événement rappelle que l’avenir de l’agriculture peut aussi passer par la poésie, la proximité, et l’authenticité.
Derrière chaque fiole, chaque sachet, il y a une histoire : celle d’une femme, d’un territoire, d’une vision enracinée dans le vivant. Et surtout, il y a une invitation à ralentir, respirer, goûter. À redonner une place aux plantes dans nos vies. Comme le dit si justement Chrystelle : « Les plantes ont des intentions. »
BP + IA
13 mai 2025