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C’est au Centre culturel d’Antibes que Claude El Hage accueille les visiteurs, entouré des œuvres colorées de l’artiste libanais Ribal Molaeb. Président et co-fondateur de l’association L Blanches, il orchestre une exposition pas comme les autres : une traversée artistique empreinte d’espoir, née des cendres de Beyrouth.
L’association L Blanches a vu le jour dans l’urgence, juste après l’explosion du port de Beyrouth. Fondée par Claude El Hage, Jean-Paul et Y. Malouf, elle s’est donné pour mission de venir en aide à la population libanaise, tout en valorisant la diaspora.
Installée à Antibes, l’organisation a déjà collecté plus de 24 tonnes d’aide humanitaire en trois ans : lunettes, médicaments, fournitures scolaires… Un élan de solidarité local tourné vers un peuple en crise.
Si cette exposition s’intitule « En quête de lumière », ce n’est pas un hasard. Elle symbolise la volonté de tourner une page, de passer de l’ombre à la clarté. « Je voulais montrer qu’après ces trois années très sombres, il existe un renouveau possible », explique Claude El Hage. Et ce renouveau passe par l’art.
Les toiles de Ribal Molaeb sont lumineuses, vibrantes, presque solaires. L’artiste, qui vit en Suisse depuis treize ans, a quitté le Liban à seize ans — comme Claude El Hage. Leurs trajectoires personnelles se croisent et se répondent.
« Il a gardé dans sa tête les lumières libanaises, les levers et les couchers de soleil. Dans toutes ses œuvres, il y a un soleil quelque part », raconte Claude. Ce soleil, c’est celui de l’espoir, persistant, même après la guerre, même au cœur de la diaspora.
Pour Claude, l’exposition n’est pas qu’esthétique. Elle est symbolique. « L’art, surtout celui-ci, heureux et joyeux, incarne un renouveau. Il montre que, même dans la douleur, il y a de l’espoir. Chaque jour, on peut se relever. »
L’association L Blanches ne se limite donc pas à l’humanitaire. Elle veut aussi montrer le plus beau des Libanais : leur capacité à créer, à résister, à rayonner à travers les couleurs.
Le choix de Ribal Molaeb, artiste engagé et ancré dans la mémoire libanaise, est personnel. « Il me ressemble », confie Claude. Même jeunesse, même exil, même volonté de transmettre la beauté malgré les blessures. L’exposition est une halte dans sa tournée internationale. Deux semaines à Antibes, pour offrir un miroir lumineux de la culture libanaise.
Après avoir tant reçu de la population antiboise — plus de 6000 paires de lunettes envoyées au Liban —, Claude voulait remercier la ville. Et quoi de mieux que de partager l’art avec les jeunes générations ?
Un atelier est organisé avec une classe locale, où les élèves reproduisent un coquelicot peint par Ribal Molaeb. « On voulait leur laisser un beau souvenir. Quelque chose de naturel, qu’ils garderont, plutôt qu’un souvenir de crise ou de guerre. »
À travers L Blanches, Claude El Hage relie deux mondes : celui du Liban meurtri et celui d’une France solidaire. Il mêle aide concrète et gestes artistiques, avec la conviction que la culture est un langage universel capable de panser les plaies. L’exposition « En quête de lumière » n’est pas qu’une parenthèse artistique : c’est un appel à l’empathie, à la transmission, à la lumière.
DB+IA 18/04/2025