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Développer le langage des enfants. C’est le cœur de la mission que s’est donnée l’association Cecegeth-Contes, fondée en 1901 et aujourd’hui animée avec passion par Claude Tellier. Lors du festival du livre de Guillaumes, il présentait le travail de l’association sur son stand, au milieu d’albums illustrés destinés aux enfants de 2 à 13 ans. « Notre passion, c’est l’écriture et la lecture de contes », explique-t-il en préambule. Mais derrière les mots, c’est tout un projet éducatif qui se déploie.
Claude Tellier revendique une approche accessible de la création littéraire. « Je n’étais pas le premier de la classe », sourit-il. « Mais ça prouve qu’on peut faire beaucoup de choses, à condition évidemment de travailler. » Cette volonté de rendre la littérature proche et réalisable irrigue tous les projets de Cecegeth-Contes. Les interventions en milieu scolaire sont pensées comme des moments de partage et de transmission. L’objectif ? Montrer que l’écriture n’est pas un domaine réservé.
« Le métier d’auteur-conteur doit être connu », insiste-t-il. « Il faut montrer aux enfants que ce n’est pas un truc réservé aux génies. »
L’humour est la clé de voûte de cette pédagogie. Les albums proposés par l’association jouent avec les mots, les situations, et souvent les animaux farceurs. Le ton est volontairement léger, le vocabulaire soigneusement choisi. « On essaye toujours de choisir un vocabulaire très approprié et d’employer des expressions courantes pour enrichir leur langue », détaille-t-il.
Ce choix n’est pas anodin. Une anecdote le résume bien : lors d’une intervention en classe de CP-CE1 autour du conte Ce coquin de ver de terre, les retours de l’équipe enseignante ont été unanimes. « La directrice nous a dit qu’elle n’avait jamais vu les enfants retenir autant de choses après une animation. »
Pour captiver les jeunes lecteurs, rien de tel que l’univers du merveilleux. Les histoires imaginées par l’association sont nourries d’aventures fantaisistes et de personnages étonnants. Un choix assumé. « On est fortement axés sur le fantastique et l’imaginaire », explique Claude Tellier. « Si en plus ça les fait rire, c’est la cerise sur le gâteau. »
Les récits deviennent ainsi des portes d’entrée vers un monde dans lequel les enfants peuvent se projeter, apprendre, et surtout prendre plaisir à lire.
Cecegeth-Contes ne se contente pas de créer des livres. Elle s’efforce aussi d’en faciliter l’accès. L’association travaille aujourd’hui avec près de 300 médiathèques à travers le pays. « Le livre reste un produit relativement cher », reconnaît Claude Tellier. « Il faut que tous les enfants puissent en bénéficier. »
Grâce à ce réseau de bibliothèques publiques, les albums de l’association peuvent circuler largement, y compris dans des zones rurales ou moins favorisées. Une démarche cohérente avec l’esprit d’équité qui anime ses fondateurs.
L’aspect visuel des livres n’est pas en reste. L’association collabore avec six illustrateurs et illustratrices, tous aux styles différents, mais souvent adeptes de l’aquarelle. Pour valoriser leur travail, Cecegeth-Contes a même lancé des cartes postales et des sets de table à partir de leurs illustrations. Un moyen de prolonger la vie de l’image au-delà du livre, et d’en faire un objet d’art à part entière.
Claude Tellier résume l’ampleur de l’engagement : « Il faut qu’on soit conteur, auteur et aussi éditeur. » Cette polyvalence permet d’expliquer aux enfants l’ensemble du processus de création d’un livre, de l’idée initiale jusqu’à sa publication. Une manière concrète de leur faire entrevoir les coulisses de la littérature.
À Guillaumes, sur son stand coloré et joyeux, Claude Tellier incarnait cette vision de la lecture comme un plaisir partagé, mais aussi comme un droit. Celui de chaque enfant à rêver, à rire et à apprendre grâce aux histoires.
BP + IA
22 juillet 2025