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Hydrogéologue de formation, Coline Taveau travaille au sein de l’Association Mayane pour sensibiliser les jeunes générations aux risques d’inondation. À travers des interventions pédagogiques dans les écoles de la région de Cannes, elle œuvre à éveiller les consciences sur un danger trop souvent sous-estimé.
Dans les écoles de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, Coline Taveau intervient avec passion. Son terrain d’action : les établissements du primaire, du collège et du lycée. Son objectif : faire connaître le risque d’inondation dès le plus jeune âge. « On fait des interventions dans les écoles, surtout au niveau des primaires, sur trois demi-journées. On leur parle du risque inondation, du vocabulaire des cours d’eau, et aussi du kit de secours à préparer en cas d’inondation », explique-t-elle.
Cette approche éducative vise à intégrer la prévention dans la culture des enfants. En leur apprenant à reconnaître les zones à risque, à comprendre le fonctionnement des cours d’eau et à réagir en cas de crise, Coline et ses collègues implantent les bases d’une résilience collective durable.
Le choix de la région de Cannes n’est pas anodin. Entre Le Cannet, Mougins, Mandelieu et Vallauris, le territoire est régulièrement confronté à des épisodes de pluies intenses, parfois dévastateurs. « Le risque inondation est effectivement présent », confirme Coline. Dans cette région à forte urbanisation, les vallons cachés et les cours d’eau intermittents peuvent rapidement se transformer en torrents incontrôlables.
C’est pourquoi la sensibilisation prend tout son sens. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner des notions, mais de familiariser les enfants avec leur environnement immédiat, souvent méconnu. « On fait une sortie autour de l’école pour leur montrer justement ces vallons là, qui sont cachés, qu’on ne voit pas toujours et qui peuvent causer des inondations », raconte Coline.
La démarche éducative s’inscrit dans une vision à long terme. En sensibilisant les enfants aujourd’hui, l’Association Mayane prépare les adultes de demain à des choix éclairés en matière d’aménagement du territoire et de gestion des risques. « C’est eux qui plus tard prendront aussi des décisions par rapport à ça, sur le niveau de construction. Parce que le risque d’inondation, c’est aussi où est-ce qu’on construit », rappelle la jeune hydrogéologue.
En effet, la construction dans les lits majeurs des cours d’eau reste une problématique récurrente. Éviter ces erreurs dès la phase d’urbanisation, c’est anticiper les catastrophes de demain. Et qui mieux que les futurs citoyens pour intégrer ces principes fondamentaux dès l’école ?
Informer sans alarmer : tel est le délicat équilibre que Coline et l’équipe de Mayane s’efforcent de maintenir. « Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent, mais c’est quelque chose qui peut arriver », insiste-t-elle. Il ne s’agit pas de créer de l’anxiété, mais de développer une culture du risque lucide et proactive.
Pour cela, l’association mise sur des outils pédagogiques adaptés : jeux, maquettes, dessins, sorties de terrain. « Dans les écoles, on leur montre un peu leur environnement, on fait un dessin avec eux. » Autant de moyens concrets pour favoriser l’appropriation des connaissances, dans une ambiance bienveillante et interactive.
Au-delà des établissements scolaires, l’Association Mayane s’engage également dans des actions de sensibilisation grand public. Présente sur des événements comme l’Eden ou la fête de l’environnement, elle va à la rencontre des habitants pour diffuser les bons réflexes en matière de prévention.
La maquette utilisée lors de ces rencontres permet une visualisation directe des mécanismes de crue, de ruissellement et d’inondation. Un outil précieux pour expliquer un phénomène souvent perçu comme abstrait. Ces actions ponctuelles viennent compléter le travail de fond mené dans les écoles, pour un maillage territorial cohérent et efficace.
Par son action, Coline Taveau incarne une nouvelle génération d’acteurs engagés dans la prévention des risques naturels. Elle ne se contente pas d’alerter : elle forme, explique, questionne, transmet. Elle accompagne les enfants sur le chemin de la connaissance de leur territoire, de ses dangers et des manières d’y faire face.
Le message est clair : face au dérèglement climatique et à la multiplication des événements extrêmes, l’anticipation doit devenir une seconde nature. Et cette anticipation commence dès l’école, entre une leçon de vocabulaire et une sortie autour du quartier. Car savoir où coule un ruisseau invisible aujourd’hui, c’est peut-être éviter un drame demain.
DV + IA