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Dans le massif des Maures, un petit domaine abandonné a retrouvé ses couleurs. Il renaît sous les mains patientes de Cécile Pianetti, passionnée de plantes aromatiques et médicinales. Aujourd’hui, à Valbonne, elle cultive, distille et assemble des trésors végétaux comme l’immortelle ou l’eucalyptus citronné. Rencontre avec une artisane de la nature, émerveillée depuis toujours.
L’histoire débute par une reconquête. Celle d’un terrain oublié, niché au cœur du Var. « Il y a quelques années, on a repris un petit domaine qui était à l’abandon dans le Massif des Maures », raconte Cécile Pianetti. Avec son entourage, elle entreprend de le remettre en état, non pas par simple volonté agricole, mais pour y ancrer des passions. La sienne : les plantes, sous toutes leurs formes.
Cécile se tourne naturellement vers les variétés aromatiques et médicinales, avec un penchant pour l’immortelle, aussi appelée Helichrysum italicum. « On cultive aussi l’immortelle, la variété Arum italicum, celle qu’on connaît plus comme étant l’immortelle de Corse. »
Cette passion n’est pas née d’un effet de mode. Cécile évoque un lien intime, ancien, presque enfantin. « J’aime la nature et je suis toujours émerveillée, comme quand j’étais enfant. » Une sensibilité qui guide ses choix, ses gestes, et ses expérimentations.
Dans ses mains, les plantes deviennent des soins. L’immortelle, qu’elle distille sur place, donne naissance à des huiles essentielles et des eaux florales. Ces extraits sont prisés pour leurs vertus : « Pour l’immortelle, c’est tout ce qui concerne les problèmes de rougeurs et de circulation. »
Dans son laboratoire à ciel ouvert, Cécile assemble. L’huile d’immortelle se marie à celle de calophylle ou de macadamia. Un art subtil de l’équilibre et de l’efficacité, destiné à la cicatrisation, au soin des peaux matures, ou au soulagement des inflammations.
Ce travail n’a rien d’anodin. Il s’inscrit dans une dynamique de soin global, de respect du corps comme de la nature. Chaque plante est distillée avec attention. « On distille aussi l’eucalyptus citronné », ajoute-t-elle, toujours dans cette volonté de produire localement, proprement, et de manière artisanale.
À Valbonne, la fleur est reine. Cécile en a fait le cœur de son activité. Immortelle, eucalyptus, mais aussi d'autres variétés oubliées, se retrouvent dans ses préparations. Des produits bruts, vivants, loin des cosmétiques industriels.
Sa démarche n’est pas seulement celle d’une productrice. C’est une philosophie de vie, ancrée dans l’observation, la lenteur, la saisonnalité. Le contraire d’une agriculture intensive ou chimique. Chez elle, le soin passe par l’écoute des rythmes naturels.
Ce portrait ne serait pas complet sans évoquer la dimension de transmission. Si Cécile ne parle pas explicitement de formation ou d’enseignement, son approche laisse transparaître une volonté de partage. Le domaine restauré devient un lieu de vie, d’expérimentation, peut-être même un refuge.
Chaque huile, chaque assemblage, devient un message. Une façon de réconcilier l’homme avec la plante, de redonner sens au mot « soin ». Le tout dans un respect profond de l’environnement.
À travers ses gestes simples, Cécile Pianetti illustre une autre manière de cultiver la terre, de prendre soin de soi et du monde. Une manière qui fait écho à notre époque, en quête de liens et de sens.
BP + IA
13 mai 2025