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Fanfit, c’est le nom de scène de Fanny Fitten, artiste peintre qui se définit comme « une artiste Nancéenne, entre Nancy et Paris ». Une formule un brin nostalgique mais révélatrice d’un rapport au temps, à l’art et à soi-même. À Cannes, où elle expose pour la première fois, elle ne cache pas son émotion : « C’est la première fois que j’expose à Cannes. Je suis très heureuse d’être ici. » L’événement représente pour elle bien plus qu’un accrochage : une mise à nu, une ouverture, un échange.
Venue du littoral méditerranéen qu’elle affectionne, elle confie combien cette région influence sa création : « J’ai clairement des œuvres qui sont inspirées de ces régions… qui respirent les bonnes énergies, le soleil. » La Côte d’Azur, terre de lumière et d’horizons ouverts, irrigue ses toiles d’une énergie solaire, d’un souffle de liberté. Elle y puise une « forme de légèreté, d’élégance », à la fois dans la couleur et dans le geste.
L’exposition, pour Fanfit, est aussi un moment de rencontres presque mystiques : « Des personnes ressentent souvent très intuitivement ce qu’on a fait ou ce qu’on a dit sans même nous parler, comme s’ils savaient déjà. » Elle évoque des « connexions » naturelles, presque magnétiques, qui dépassent les mots. Car ce qui l’anime, c’est précisément cela : faire vibrer quelque chose de l’ordre du sensible.
« Je fais des œuvres qui ne sont pas seulement destinées à la vue, mais vraiment à être sensibles… Je cherche à dire l’indicible, à dépasser les apparences. » Sa peinture se veut un dialogue muet, un échange avec le silence, l’ombre, la lumière. Elle considère les couleurs comme des émotions pures, en mouvement.
Si elle affectionne particulièrement l’acrylique, Fanfit aime varier les supports et techniques : « Je travaille beaucoup à l’acrylique. J’ai quelques œuvres à l’aquarelle sur Canson, et du fusain. J’aime beaucoup le fusain. » Un choix de médiums qui témoigne d’un souci de justesse dans l’expression, d’une volonté de s’adapter à l’émotion à traduire.
Fanfit refuse l’idée de style figé. Sa ligne est mouvante, en quête permanente. « Je pense que j’explore toute la gamme des émotions. J’essaie d’être juste un maximum. Je cherche un trait au plus proche de ce que je veux exprimer. » L’artiste parle d’authenticité, de fidélité à ce qu’elle ressent plus qu’à ce qu’elle voit. Il s’agit de peindre non pas des objets ou des formes, mais des états d’âme, des moments de présence.
Son œuvre est profondément nourrie de son parcours personnel, mais aussi de sa culture. « Je viens des études de littérature. J’aime beaucoup le cinéma, l’art des images… Mon travail est nourri de tout ça. » Grande lectrice, cinéphile et spectatrice avide d’art sous toutes ses formes, elle revendique une démarche holistique, où chaque toile est une synthèse intuitive de tout ce qui l’a touchée.
Ce qui frappe chez Fanfit, c’est la sincérité avec laquelle elle parle de sa démarche. Elle ne cherche ni à séduire ni à provoquer, mais à être fidèle à ce qui l’habite. Sa peinture est à son image : pudique, lumineuse, habitée. Exposer à Cannes, pour elle, ce n’est pas simplement afficher ses œuvres, c’est partager une part d’elle-même. Elle signe ses tableaux « Fanfit », contraction symbolique de son nom et de son corps, comme un geste d’unité. Tout est là : une artiste entière, ancrée dans le sensible, et dont la peinture invite à écouter ce que les mots ne peuvent pas toujours dire.
DV + IA