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À travers des ateliers ludiques et accessibles, Florian Mannaioni redonne vie à un savoir-faire ancestral : la vannerie. Sur le salon Opio Nature comme dans les écoles ou les maisons de retraite, il tisse bien plus que de l’osier — il retisse un lien entre les générations et les gestes oubliés.
Devant le stand de Florian Mannaioni, le bruit ambiant s’efface vite pour laisser place au frottement délicat des branches d’osier, au murmure des mains qui tressent, et à l’émerveillement silencieux des enfants. À Opio Nature, un salon dédié à la nature et à l’artisanat, l’artisan vannier installe un cocon végétal pour une immersion d’une heure dans un métier aussi ancien que l’humanité.
« On propose aux enfants et aux parents de s’installer avec nous pour une heure d’atelier, où on leur présente l’univers de la vannerie à travers des mini vanneries », explique Florian. L’idée : initier sans intimider, ouvrir les portes d’un savoir-faire complexe par une approche accessible à tous.
Si Florian Mannaioni tresse l’osier, c’est aussi pour retisser un lien avec le passé. À l’heure du plastique omniprésent et des objets jetables, il milite pour le retour d’un artisanat durable et ancré dans l’histoire humaine. « Ce métier a accompagné l’humanité depuis son origine », rappelle-t-il.
Au fil des brins entrelacés, c’est une philosophie qu’il transmet : celle de la patience, du geste lent, de la matière vivante. En une heure d’atelier, les participants repartent avec bien plus qu’un objet. Ils repartent avec un souvenir, un fragment de patrimoine.
Les ateliers proposés par Florian sont pensés pour tous les âges, à commencer par les tout-petits. « On accueille les enfants à partir de deux ans », précise-t-il. L’objet-phare de ces initiations : un petit poisson en osier. Simple dans sa forme, il permet d’aborder les bases du tressage, de comprendre la logique des fibres, et surtout, d’en ressortir fier.
« Ils partent vraiment de rien, on leur donne les branches, on leur montre et à la fin, ils arrivent à un petit objet qu’ils vont pouvoir suspendre. » Une pédagogie concrète, joyeuse, qui met l’enfant en position de créateur. À la fin de l’atelier, ce petit mobile devient un totem : celui d’un moment partagé entre générations.
L’un des secrets du succès de ces ateliers ? Leur simplicité. Pas besoin d’avoir une dextérité hors pair ou des connaissances préalables. Le tressage proposé est universel, intuitif. Une porte d’entrée vers un art plus vaste.
Mais pour les curieux qui veulent aller plus loin, Florian propose des stages plus poussés. « Sur un stage de deux jours qu’on peut faire dans nos ateliers à Vallauris ou ailleurs, on va faire un gros panier rond comme ça, et ça va prendre deux jours. » Ces formations sont pensées comme des immersions totales dans le monde de la vannerie.
Florian ne limite pas ses interventions aux salons. Il sillonne les écoles, les entreprises, les structures spécialisées ou encore les EHPAD. Partout, il adapte son approche, son discours, ses outils. « On adapte un petit peu nos ateliers en fonction du public qu’on a », explique-t-il avec la souplesse de celui qui connaît son art sur le bout des doigts.
Dans les écoles, la vannerie devient support pédagogique, lien entre les matières. Dans les maisons de retraite, elle se fait geste mémoire, réminiscence d’un temps où les objets étaient faits main. Dans le monde de l’entreprise, elle se transforme en outil de cohésion, en moment de respiration collective.
Au-delà du travail de l’osier, c’est un travail de transmission que Florian Mannaioni revendique. Son objectif : rendre la vannerie visible, tangible, vivante. Dans chaque atelier, il ne se contente pas d’enseigner un geste — il raconte une histoire. Celle d’un savoir-faire millénaire, oublié, marginalisé, mais plus que jamais pertinent à l’heure où les sociétés cherchent à ralentir, à se reconnecter au vivant.
Ce retour à l’essentiel séduit. Enfants, parents, éducateurs, seniors, tous semblent répondre à l’appel. Le regard s’éclaire au contact des fibres végétales, la fierté de créer de ses mains réapparaît.
Le succès des ateliers de Florian Mannaioni tient peut-être à une chose : la simplicité du geste. Le tressage ne nécessite pas de langue, pas de diplôme, pas de performance. Juste des mains, un peu d’écoute, et du temps. Un luxe, aujourd’hui.
Dans une société où tout va vite, Florian propose une pause. Une heure pour faire, plutôt que consommer. Une heure pour sentir, plutôt que cliquer. Et dans cette heure suspendue, chacun retrouve un peu de lui-même.
Ce que Florian Mannaioni nous rappelle, c’est que les savoir-faire ancestraux ne sont pas des reliques. Ce sont des ressources. Des clés pour penser autrement notre rapport au monde, aux objets, aux autres. À l’heure des crises environnementales et sociales, le retour à l’artisanat n’a rien d’un repli nostalgique — c’est une voie d’avenir.
Avec quelques brins d’osier, un brin de pédagogie et beaucoup de passion, Florian tresse bien plus que des objets : il tisse du lien. Et si l’avenir se construisait, aussi, avec les mains ?
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