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Installée à Saint-Barnabé, Françoise Augier a transformé sa retraite en aventure botanique. Dans sa petite entreprise, elle cultive et récolte des plantes médicinales locales qu’elle transforme en tisanes. Une pratique ancienne, remise au goût du jour, avec exigence et humilité.
Françoise Augier ne se contente pas d’aimer les plantes. Elle les connaît, les observe, les respecte. « J’adore les plantes. En fait, je suis une passionnée d’herboristerie » confie-t-elle d’emblée. Cette passion, longtemps personnelle, s’est muée en projet professionnel à l’heure de la retraite.
Plutôt que de ralentir le rythme, elle a choisi de créer sa propre entreprise. L’objectif : proposer des tisanes élaborées à partir de plantes locales, récoltées à la main, séchées avec soin et composées selon des vertus précises.
L’enracinement local est au cœur de sa démarche. Elle vit à Saint-Barnabé, dans l’arrière-pays niçois, et toutes ses plantes viennent de là. « Je ne fais que les plantes que je récolte, plantes sauvages ou un peu de cultivées, mais à Saint-Barnabé » précise-t-elle. Pas d’importation, pas de produits transformés ailleurs : tout est cueilli dans les collines, ou cultivé sur place.
C’est aussi une manière de préserver un savoir-faire et un territoire. L’hysope, par exemple, est l’une des plantes les plus précieuses de sa collection. « C’est une plante qui n’est pas très connue, et qui est très rare. Et on en trouve à Saint-Barnabé. Je ne vous dirai pas où » lance-t-elle dans un sourire complice.
Pour Françoise, chaque tisane est une composition minutieuse, où les saveurs rencontrent les effets bénéfiques des plantes. Il y a la détoxifiante, avec « du romarin, de la sarriette et de l’ortie ». Mais ce n’est pas une démarche commerciale opportuniste : elle veille à orienter les clients selon leurs besoins réels.
« Expliquer aux gens, pour ne pas non plus prendre des choses qui ne sont pas indispensables pour eux, ou qui seraient peut-être contre-indiquées », souligne-t-elle. L’herboristerie, pour elle, est aussi une question de responsabilité.
Son travail commence dans la nature, au fil des saisons. Elle ramasse les plantes à la main, puis les fait sécher, dans le respect des temps et des techniques nécessaires à la conservation des principes actifs. Ensuite vient la phase de création : « composer mes tisanes, et puis après de les vendre ».
Le circuit est court, la production limitée, l’approche artisanale. Mais derrière cette simplicité apparente, se cache une grande rigueur. Chaque mélange est le fruit d’une connaissance fine des propriétés des plantes, et d’une écoute attentive des besoins des gens.
L’herboristerie est une pratique ancienne, longtemps marginalisée, aujourd’hui redécouverte. Avec Françoise, elle retrouve sa place dans le quotidien. Pas comme une alternative aux médicaments, mais comme un complément, une ressource douce et accessible.
Elle ne prétend pas guérir, mais accompagner. Elle ne cherche pas à imposer, mais à partager. « Pouvoir expliquer aux gens » : c’est dans cette transmission que réside sans doute l’essentiel de son engagement.
À Saint-Barnabé, Françoise Augier redonne vie à un art ancestral, avec patience, précision et passion. Ses tisanes sont le fruit d’un territoire, d’une vie, et d’un regard attentif porté sur le monde végétal. Un savoir-faire enraciné, à déguster lentement.
DB+IA 30/11/2025