« C’est un peu comme la fête des voisins, mais en mieux »

À Valbonne, la Saint-Jean rallume la flamme du vivre-ensemble

Ce mardi 24 juin au soir, Valbonne s’est embrasée. Non pas d’un feu malheureux, mais d’un feu de joie, celui de la Saint-Jean, fête traditionnelle célébrée avec ferveur par les habitants. Entre rires, flambeaux et bonds au-dessus des flammes, le village tout entier s’est réuni dans une ambiance festive et chaleureuse, marquée par une forte participation populaire et des gestes simples de convivialité.

« Ce soir, c'est la Saint-Jean »

C’est par ces mots que s’ouvre le témoignage de Stéphane, résident depuis peu à Valbonne. Après une fête de la musique qualifiée d’« extraordinaire », Valbonne enchaîne avec une deuxième grande fête, qui vient clore le cycle de l’équinoxe. « La Saint-Jean répond à la fête de la musique », explique le Maire Joseph Segura, évoquant un lien symbolique entre les deux célébrations.

Dans les rues du village, les tables et les chaises sont sorties, les nappes s’étalent, les bouteilles se débouchent. Les rires fusent, les enfants courent, et le soleil s’attarde un peu plus longtemps que d’habitude. « Je fais la fête de la Saint-Jean avec mes voisins et mes amis. C’était pas prévu. Et c’est ça, la vie à Valbonne », glisse Caroline.

« J'ai des amis, j’ai à boire, j’ai à manger, j’ai le soleil ! »

Les ingrédients d’un bonheur simple sont tous réunis. Pour beaucoup, cette soirée est une parenthèse enchantée. Karine Chakir, adjointe au maire, la compare volontiers à la fête des voisins, mais « en mieux », glissant malicieusement : « Parce qu’à la fin, il y a un feu. »

Un feu, oui, mais pas n’importe lequel. Celui de la tradition. « Le soir de la Saint-Jean, ceux qui habitent dans le village sortent les tables, les chaises, et dînent ensemble. Ensuite, on prend des torches et on fait une petite procession. »

Une tradition païenne reprise dans la culture chrétienne, où les feux symbolisent le solstice d’été, comme le rappelle le Maire : « Les Celtes et les Romains déjà allumaient des feux. »

« Ce soir, on va allumer des flambeaux… et le grand feu de la Saint-Jean »

À la tombée de la nuit, les torches s’enflamment et une procession s’élance à travers les ruelles du vieux village. La lumière vacillante éclaire les visages ravis. Puis vient le moment tant attendu : l’allumage du feu de la Saint-Jean, grand brasier qui crépite et crépite encore, dans une odeur de bois brûlé et d’herbes sèches.

Un rite qui, malgré les siècles, continue de fasciner. « Et s’il y a des gens courageux, ils sauteront au-dessus », lance Joseph Segura. Et en effet, certains s’y essaient. Une chaussure tombe, mais n’est pas « cramée », rassure le jeune téméraire Bastien dans un éclat de rire. « Franchement, je m’en suis bien sorti. On a sauté six fois, c’était pas dur », glisse une jeune fille.

« Ce sera ma première fête de la Saint-Jean »

Pour d’autres, comme Caroline, nouvelle venue à Valbonne, c’est une découverte. À ses côtés, Clotilde, Valbonnaise de cœur, partage ce moment avec elle. « Cette ambiance formidable avec des amis », dit-elle simplement.

L’intégration semble immédiate. « Je suis depuis très peu à Valbonne, et je profite de cette ambiance extraordinaire. » C’est bien cela que cette fête réussit à créer : un lien. Entre anciens et nouveaux, jeunes et moins jeunes, tous réunis dans la même célébration.

« Le village a toujours vécu pour les grands moments »

Joseph Segura résume parfaitement l’esprit de la soirée : « Le village a toujours vécu pour les grands moments, pour les grandes manifestations, et les habitants n’attendent que ça. »

C’est cette attente, mêlée à une joie presque enfantine, qui rend la Saint-Jean à Valbonne si particulière. Une fête qui dépasse le folklore pour devenir un véritable acte de communauté.

À l’heure où les villages peinent parfois à préserver leur tissu social, Valbonne montre un visage résolument tourné vers la tradition, mais aussi vers l’avenir, en réaffirmant, à travers cette célébration, l’importance du lien humain. Une tradition vivante, à la fois ancrée et ouverte, joyeuse et partagée.

Et si la chaussure de Bastien a failli y passer, elle repart avec un beau souvenir de flammes, d’éclats de voix, et de joie partagée.

BP + IA

25 juin 2025