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Dans le tumulte de nos sociétés modernes, où l’urbanisation galopante et les crises environnementales interrogent nos façons de vivre et de bâtir, certains artisans ont choisi un autre chemin. Guillaume Tartayre est de ceux-là. Présent à la Fête du Parc des Préalpes d’Azur, ce samedi 20 septembre 2025 à Carros, il incarne une nouvelle génération de bâtisseurs, enracinés dans leurs territoires, portés par un profond sens du collectif et de l’écologie.
Guillaume Tartayre se définit simplement : artisan-producteur dans les métiers de la terre crue. Son matériau de prédilection : l’argile. Une ressource locale, naturelle, et surtout abondante. « On a de l'argile qu'on récupère via les terrassiers qui viennent nous apporter ça. » Ce matériau brut, souvent perçu comme archaïque ou marginal, devient entre ses mains un vecteur d’innovation écologique. Mélangée à des fibres naturelles — paille, lin, chanvre — issues de déchets agricoles, cette argile se transforme en enduits pour murs intérieurs.
L’enjeu ? Offrir confort, santé et durabilité aux habitants. « On met ça en œuvre sur des murs en intérieur pour apporter du confort aux gens », explique-t-il. Loin d’un simple geste technique, c’est une philosophie de l’habitat qu’il revendique : « des solutions confortables, à la fois saines pour l'habitant et pour l'habitat ».
À travers ses gestes, Guillaume Tartayre défend une autre manière de construire. Une manière lente, artisanale, mais profondément ancrée dans le réel. « C'est un métier qui apporte beaucoup de sens dans ce qu'on fait au quotidien », insiste-t-il. Travailler avec la terre, c’est renouer avec un savoir-faire ancestral, mais aussi s’inscrire dans une démarche d’avenir : « une matière qui va servir de manière bénéfique aux occupants, qui contribue à participer à un futur soutenable et durable pour les habitants, pour la planète et les artisans ».
Cette conscience environnementale ne se dissocie jamais de la dimension humaine. Le chantier, pour lui, est aussi un lieu d’échange, de solidarité. « Il y a une vraie énergie sur le chantier, une vraie énergie sociale », raconte-t-il avec enthousiasme. Travailler à plusieurs, à trois ou quatre, c’est aussi retrouver le goût du collectif, dans un monde souvent individualisé.
À l’heure où l’on parle de transition écologique, le travail de Guillaume Tartayre résonne comme une réponse concrète. Plus qu’une technique, c’est une manière d’habiter le monde autrement, de ralentir, de se reconnecter à la matière et aux autres. « C'est quelque chose qui est très très manuel, qui se fait avec des outils, à la main. Mais c'est plaisant aussi, parce qu’on sait que l'énergie qu’on a mise au quotidien à travailler, elle va rester là tout un temps, et pour une éternité. »
Cette phrase résume à elle seule tout l’engagement de cet artisan. Une énergie qui se transmet, qui s’ancre, qui laisse une trace. Pas dans le béton, mais dans la terre.
La Fête du Parc des Préalpes d’Azur, organisée cette année à Carros le samedi 20 septembre 2025, mettra à l’honneur les artisans, producteurs, acteurs locaux de la transition écologique et les savoir-faire ancestraux qui façonnent l’avenir du territoire. Un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir, expérimenter, échanger… et peut-être, comme Guillaume Tartayre, retrouver le goût de construire autrement.
SDZ + IA