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Dès ses premiers mots, James pose le ton. Loin des certitudes et de l’ego, il entre dans son rôle de président du jury avec une humilité désarmante. « En étant nominé, on se dit : qui suis-je pour donner des leçons aux autres ? En quoi je suis légitime ? »
Cette sincérité est le fil rouge de son engagement. Loin de la posture d’expert, il revendique un cheminement personnel, jalonné de doutes, de découvertes et de prises de conscience. Car le FIFES – Festival International du Film Écologique et Social – n’est pas une vitrine, mais un laboratoire de pensées et de récits engagés.
Face à l’ampleur des défis environnementaux, James rejette la logique de la faute. « Personne n’est parfait en tant qu’individu. » Pour lui, le salut ne viendra ni de l’exemplarité morale ni de l’auto-flagellation, mais d’une dynamique collective. Une idée forte : c’est ensemble que le changement devient possible.
Ce regard, il le porte aussi sur les œuvres en compétition. Chaque film est un geste de partage, un fragment de vérité, une tentative pour toucher, éveiller, mobiliser. « Ce n’est pas évident, parce que tous… on peut dire les films eux-mêmes sont des prix, quand on pense aux années qu’ils font pour travailler dessus. »
James ne se contente pas de juger les films. Il les regarde avec la mémoire de sa terre natale : la rivière Swan River, en Australie. Une rivière qu’il incarne presque, tant il en parle avec émotion. Ce lien au territoire fonde sa passion pour l’environnement.
« Je suis acteur, et je suis passionné par l’environnement », dit-il simplement. Mais derrière cette phrase se cache un engagement profond. Le cinéma devient pour lui un vecteur d’alerte, un langage pour dire l’urgence sans sombrer dans le désespoir.
Présider un jury, c’est aussi apprendre. James confesse avoir été bouleversé par certains récits. « Des découvertes très déstabilisantes, mais également des promesses pour l’avenir qui sont plutôt rassurantes. »
Ce mélange d’inquiétude et d’espoir traverse tout le festival. Il rappelle que l’écologie n’est pas seulement une affaire de constats, mais aussi de récits capables de nourrir la résilience. Chaque film est une fenêtre ouverte sur des combats méconnus, des résistances silencieuses, des initiatives inspirantes.
Le FIFES ne récompense pas uniquement la forme ou la performance cinématographique. Il célèbre l’audace, l’engagement, la sincérité. James décrit les catégories de prix avec enthousiasme. « Il y a un prix grandeur, pratiquement tout ce qui est audacieux. On a un prix d’engagement qui nous incite à l’engagement. »
Plus qu’un palmarès, il s’agit de valoriser les démarches qui secouent, bousculent, proposent. Le jury ne se contente pas d’élire un “meilleur” film, il reconnaît les élans, les cris, les actes de foi.
James en sait quelque chose : l’engagement, en art comme ailleurs, a un coût. « Je sais à quel point c’est difficile de monter un film, de trouver des financements… » Si déjà la fiction rencontre des obstacles, « quand on parle des choses plutôt challengeantes, c’est moins évident de trouver des fonds. »
Le courage des réalisateurs, leur ténacité, leur foi en leur projet malgré les freins économiques, est pour lui un acte politique. Il voit dans chaque film présenté au FIFES une victoire sur le silence et l’indifférence.
Malgré la lourdeur des sujets – crise climatique, migrations, biodiversité, inégalités sociales –, James tient à rester du côté de la lumière. Il refuse le cynisme. Il écoute, il débat, il partage.
Sa posture n’est pas celle du juge, mais du compagnon de route. Il valorise le processus, l’intention, l’élan de chaque œuvre. Une manière de respecter le travail immense accompli en amont de la projection.
James le rappelle : « Moi, en tant qu’acteur… » Il ne renie pas son métier, au contraire. Il en connaît les rouages, les exigences, les opportunités. Mais il utilise aujourd’hui sa visibilité pour autre chose : amplifier les voix du vivant, donner une scène aux invisibles, soutenir des récits alternatifs.
Son regard d’artiste, forgé par les fictions, vient ici nourrir une exigence de vérité. Un équilibre subtil entre émotion et lucidité.
Pour James, le cinéma ne se contente pas de refléter le monde : il le transforme. Un bon film, dit-il entre les lignes, ne change pas seulement notre regard, mais notre posture.
Il nous rend plus attentifs, plus critiques, plus solidaires. Il ouvre un champ de possible. Et c’est là, sans doute, que réside le cœur du FIFES : dans sa capacité à produire des récits qui déplacent les lignes, bousculent les évidences, créent du lien.
En acceptant de présider le jury du FIFES, James ne s’est pas placé au-dessus, mais au service. Il a porté un regard ouvert, curieux, exigeant, mais toujours animé par une volonté : faire entendre les récits de celles et ceux qui, chaque jour, s’engagent pour la planète.
Son témoignage, simple et profond, donne un visage à cette édition. Celui d’un homme conscient de ses limites, mais résolu à faire sa part. Celui d’un artiste qui croit encore que les histoires peuvent changer le monde.
Président du jury 2025 : James (Australie)
Des films, des débats, de l’espoir.
Un engagement collectif à travers les images.
DB+IA 11/06/2025