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Au premier abord, on pourrait croire que c’est une profession. Casquettes orange, embarcations rapides, interventions en urgence… Mais à la SNSM, tout est basé sur le bénévolat. « Il y a des recrutements, attention, mais il n’y a pas de salaire à la fin », rappelle Jean-François Léonard, président de l’antenne SNSM Cannes Golfe-Juan.
Pour ces femmes et hommes engagés, la récompense n’est pas financière. « Le meilleur salaire que nous avons, c’est le sourire des requérants quand on arrive auprès d’eux pour les sauvetés. » Une phrase simple, mais qui dit tout de la philosophie qui anime ces sauveteurs volontaires.
Jean-François Léonard n’est pas arrivé à la SNSM par hasard. « Je suis bénévole depuis plus d’une dizaine d’années, douze ans si j’ai bonne mémoire. » D’abord simple membre, il est aujourd’hui président de la station de Cannes Golfe-Juan, une des plus actives de la région.
« Quand on met le petit doigt dans l’association, si on est passionné, tout le reste vient avec », dit-il dans un sourire. Ce qui commence souvent comme un engagement ponctuel devient, pour beaucoup, une vocation à part entière. Car à la SNSM, on ne compte pas ses heures : on se rend disponible, on s’entraîne, on intervient, on forme les nouveaux.
La SNSM — Société Nationale de Sauvetage en Mer — a un objectif clair : sauver des vies. « La première et seule mission principale, c’est le sauvetage de la vie humaine en mer », affirme Jean-François Léonard. Le reste est secondaire.
Les interventions peuvent être variées : bateaux en panne, avaries moteur, embarcations dérivantes, personnes tombées à l’eau. Mais l’urgence vitale reste la priorité. « On est dirigé par le CROSS MED, qui gère les appels au secours depuis la mer. » Selon la gravité de la situation, ce sera la SNSM ou la Marine nationale — parfois les deux.
Le CROSS MED, basé à La Garde, dans le Var, centralise tous les appels de détresse émis depuis la Méditerranée. Il décide, en temps réel, de qui intervient. « Suivant la nécessité, ce sera nous, ou ce sera la Marine nationale avec l’aéronavale et les hélicoptères », explique le président.
Dans ce maillage complexe, la SNSM joue un rôle de proximité, rapide et réactif. Sur le secteur de Cannes, la station couvre toute la zone entre Théoule-sur-Mer et le Cap d’Antibes. Une étendue maritime fréquentée, notamment en été. Chaque minute compte, chaque appel est pris au sérieux.
Ne vous y trompez pas : si les sauveteurs sont bénévoles, ils n’en sont pas moins formés et compétents. Loin de l’amateurisme, la SNSM mise sur la rigueur, la préparation, la coordination. « On cherche des bénévoles constamment », admet Jean-François Léonard. Pourquoi ? Parce que tous ont un autre métier, une autre vie. « En tant que bénévole, on a besoin d’aller travailler ailleurs, donc on n’a pas une disponibilité totale. »
Il faut donc faire tourner les effectifs, pour garantir une présence 365 jours par an, jour et nuit. Un engagement exigeant, que seuls des passionnés peuvent tenir dans la durée.
C’est la promesse de la SNSM : intervenir à tout moment, y compris quand tout le monde dort, ou fête Noël. « On cherche du monde pour arriver à faire les rotations », explique Jean-François Léonard. L’objectif : assurer une continuité de service irréprochable, malgré le caractère bénévole des effectifs.
C’est aussi ce qui rend la tâche si difficile : il faut des gens motivés, disponibles, prêts à se former, à s’investir. Pas pour la gloire, mais pour la sécurité de tous.
Le grand public ne voit souvent que les bateaux orange à quai, ou les interventions spectaculaires relayées dans les médias. Mais le quotidien de la SNSM est fait de veille, d’entraînement, de maintenance, de patience. Et surtout, de présence.
Les sauveteurs sont là, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse nuit. Ils répondent à l’appel, parfois pour un simple moteur en panne, parfois pour une vie à sauver. Ils n’attendent rien en retour, si ce n’est ce regard, ce sourire, cette gratitude muette qu’évoque Jean-François Léonard.
Il n’y a pas de hiérarchie rigide, ni de médailles à la clé. À la SNSM, tout repose sur la solidarité. Un mot que Jean-François Léonard n’utilise pas directement, mais qui imprègne chaque phrase. Le travail en équipe, le respect mutuel, la confiance… Des valeurs humaines, précieuses, qui guident l’action de tous les bénévoles.
Et puis, il y a le sentiment d’appartenance. Une fois entré dans la « famille » SNSM, on ne la quitte plus vraiment. On reste lié par une cause commune, celle de protéger la vie en mer, sans attendre d’enrichissement personnel.
Ce que dit Jean-François Léonard à Cannes, tous les présidents de station pourraient le dire ailleurs : la SNSM a besoin de bénévoles. Pas seulement des marins aguerris, mais aussi des logisticiens, des techniciens, des communicants… Toutes les compétences sont les bienvenues.
La SNSM recrute, sans salaire, mais avec une mission. Elle forme, elle accompagne, elle valorise l’expérience humaine. Et elle permet à chacun de trouver un sens à son engagement.
Quand on interroge Jean-François Léonard sur ce que vaut un sauvetage, il ne parle pas d’argent. Il parle d’un sourire. « Le meilleur salaire, c’est le sourire des requérants. » Une phrase qui résume tout : l’essence du bénévolat, l’âme de la SNSM.
Sauver une vie n’a pas de prix. Et ceux qui le font chaque jour, dans l’ombre, méritent d’être vus, entendus, soutenus. Pas seulement quand la mer est déchaînée, mais aussi dans le calme, au port, dans la routine.
DB+IA 29/09/2025