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Installée depuis vingt ans dans un territoire où la nature et la culture se répondent, Jina Luciani incarne une autre vision de la mode : durable, artisanale, humaine. Fondatrice de la marque Oxydantes, elle développe une lingerie et des vêtements d’intérieur pensés pour le confort, la qualité… et la planète.
Derrière la marque, une vocation. Celle d’une créatrice attirée depuis toujours par le textile et le fait-main. « La création de vêtements et l’artisanat, notamment textile, m’ont toujours passionnée », confie Jina Luciani. Pour elle, le vêtement est bien plus qu’un objet du quotidien : il porte une signification culturelle, sociale, émotionnelle.
Formée aux États-Unis, puis à Paris, Jina a puisé dans ces deux influences une vision à la fois moderne et engagée de la mode. C’est ce qui l’a poussée à fonder Oxydantes, une marque indépendante, installée dans un lieu qu’elle décrit comme « propice à une démarche durable ».
C’est ici, au cœur d’un environnement sensible aux valeurs écologiques, que la marque Oxydantes a vu le jour. Sa spécialité : la lingerie et les vêtements d’intérieur bios et durables, alliant design, confort et éthique. Jina explique : « C’était un lieu idéal pour promouvoir une marque qui est dans le développement durable et dans le textile. »
Très tôt, elle fait le choix de matières premières responsables : coton bio, soie naturelle, textiles recyclés. Des matériaux sélectionnés avec exigence, parfois rares, mais choisis pour leur impact réduit sur l’environnement et leur qualité au porté.
Quand elle se lance il y a vingt ans, Jina Luciani est loin des standards industriels. Elle souhaite faire différemment, mieux. Inspirée par ses expériences à New York dans de grandes maisons, elle revient avec une conviction : l’industrie textile peut et doit changer.
« Il était important pour moi de faire évoluer les pratiques. À l’époque, on était parmi les premiers à adopter une autre manière de faire. » Cette ambition pionnière va porter la marque et lui donner un ADN fort. Aujourd’hui encore, elle continue à chercher de nouvelles matières, à expérimenter, à innover.
Mais les défis sont nombreux. Le premier : les ressources. « Le coton bio, que j’utilise majoritairement, est devenu encore plus rare », explique-t-elle. D’où l’importance de développer d’autres filières, d’autres fibres. Parmi elles : le lin.
« Le lin, on l’a déjà pratiqué. Il faudrait pouvoir le développer localement, dans différentes textures. » Elle évoque aussi le jersey, une matière souple qu’elle utilise notamment pour éviter l’élasthanne, tout en conservant un confort optimal. Là encore, l’innovation se met au service de la durabilité et du bien-être.
Car pour Jina Luciani, un vêtement durable n’est pas seulement écologique : il doit aussi respecter le corps, être agréable à porter, pratique à vivre. « La démarche durable est très proche de l’humain », rappelle-t-elle. Le confort, le toucher, la légèreté deviennent autant de critères que l’origine biologique de la matière.
C’est aussi ce qui rend la recherche de fournisseurs plus complexe : il faut trouver des partenaires qui allient écologie, qualité et technicité. Et cela demande du temps, de l’adaptation, de la persévérance.
Invitée aux Rencontres de l’environnement, Jina Luciani se réjouit de pouvoir échanger avec d’autres artisans partageant les mêmes valeurs. Elle salue notamment le rôle joué par la Chambre des métiers, qui soutient les projets engagés comme le sien : « Elle permet à des idées de devenir réalité. »
Cette reconnaissance est essentielle pour continuer à innover, à tester, à faire vivre des démarches souvent encore marginales dans le monde de la mode. Des démarches pourtant essentielles à l’heure où la transition écologique devient un impératif.
DB+IA 08/04/2025