Rejoignez la communauté TaVilleTaVie
Le centre équestre de Mougins menacé : « On ne veut pas que nos chevaux soient traités comme des meubles »
Convoqués ce dimanche après-midi, les 300 adhérents du centre équestre de Mougins ont appris la nouvelle : l’établissement est sous le coup d’une procédure d’expulsion. Son directeur, Jérôme Franconéri, alerte sur le sort des chevaux et des salariés, et demande un délai pour organiser un départ digne.
Ce dimanche, l’émotion est palpable sur les visages réunis autour de Jérôme Franconéri, directeur du centre équestre de Mougins depuis cinq ans. Cet homme, cavalier passionné et coach aguerri, ne cache ni sa peine ni son inquiétude. Il vient d’annoncer à ses 300 adhérents la mise en demeure qui pèse sur le centre : « On est sous procédure d'expulsion. »
Le centre, niché dans les Alpes-Maritimes, vit ses dernières heures sur ce site qu’il anime depuis des années. Un lieu où l’on « voit les enfants s’occuper des chevaux tous les jours », où les animaux sont « nos chouchous ». Mais la menace est concrète, brutale, et surtout imminente : « En trois minutes, ça va tout s'envoler. »
Jérôme Franconéri ne cherche pas à fuir ses responsabilités : « Il y a eu des problèmes de gestion. On sait qu'il faut partir. Il n'y a pas de souci. » Mais ce qu’il redoute, c’est la manière. La brutalité d’une expulsion sans solution pour les chevaux, sans relais pour les salariés, sans avenir pour les apprentis.
Car derrière les clôtures du centre équestre, ce sont 100 chevaux, dix salariés et cinq apprentis qui risquent de se retrouver du jour au lendemain sans lieu de travail ni foyer. « On ne veut pas que nos chevaux soient traités comme des meubles », répète-t-il avec gravité. La peur est là, bien réelle : celle de voir les chevaux vendus en lots, « à je ne sais qui, à machin ».
Face à cette urgence, Jérôme Franconéri plaide pour un sursis. Un peu de temps pour organiser un départ digne, protéger les chevaux, accompagner les salariés et les jeunes en formation. « On est en capacité, on a des ressources extraordinaires. Mais il faut nous laisser un tout petit peu de temps. »
Il ne s’agit pas de nier la réalité, mais de la gérer humainement. L’équipe du centre équestre, épaulée par les familles et les bénévoles, se dit prête à faire face : « On est tous là. » Unis, mobilisés, ils veulent sauver ce qu’il est encore possible de sauver. Éviter « que ça soit mal fait ».
Derrière les chiffres — 100 chevaux, dix salariés, cinq apprentis — il y a des visages, des parcours, des liens tissés avec les animaux et entre les humains. Il y a des histoires d’enfants devenus cavaliers, de chevaux soignés, éduqués, aimés. Il y a une communauté équestre qui se bat pour ne pas voir son monde s’effondrer.
Ce dimanche, Jérôme Franconéri a remercié ceux qui se sont déplacés. « Merci en tout cas de vous mobiliser. » Son appel est simple, presque désespéré : éviter que tout cela ne disparaisse dans l’indifférence ou la précipitation. Préserver la dignité de ceux qui font vivre ce lieu chaque jour, cavaliers, chevaux et encadrants.
Au terme de son intervention, un cri du cœur fuse. Comme une dernière étincelle d’espoir, une volonté farouche de ne pas renoncer : « Et pour Mougins allez allez ! » Dans cette voix, il y a l’attachement à un territoire, à une passion, à une mission éducative et sociale que porte le centre équestre depuis des années.
La suite reste incertaine. Mais Jérôme Franconéri et ses adhérents espèrent une issue plus humaine, une transition respectueuse. Parce que dans un centre équestre, les chevaux ne sont pas des meubles. Ce sont des compagnons, des partenaires, parfois même des confidents.
BP + IA
23 mars 2025