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La renaissance d’un quartier, la transmission d’un savoir-faire et une nouvelle ambition pour la jeunesse locale : à Vallauris, un partenariat entre la municipalité et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) redonne souffle à l’art céramique.
À Vallauris, la céramique n’est pas seulement une activité artisanale : c’est une tradition identitaire, un héritage que la commune entend préserver et faire rayonner. Kevin Luciano, maire de Vallauris Golfe-Juan, ne cache pas sa fierté : « Nous, on a évidemment une expertise et un riche passé qui nous permet d'être attractif en termes de céramique. »
Il évoque ici un socle historique dont la solidité repose autant sur la renommée que sur la continuité. Vallauris, cité potière depuis des siècles, voit aujourd’hui ses ambitions relancées par une coopération stratégique avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat.
Le partenariat va bien au-delà du symbolique. Il s’incarne dans un dispositif concret de formation professionnelle, reconnu par un diplôme d’État. « C’est un beau partenariat qu'on a aujourd’hui », souligne Kevin Luciano, maire de Vallauris Golfe-Juan. « La CMA assure une formation professionnelle reconnue par un diplôme d’État. Et ça, évidemment, c’est une clé que nous n’avions pas. »
Il s’agit donc d’un tournant : transmettre les savoir-faire traditionnels dans un cadre structuré, institutionnel, et surtout qualifiant. Ce levier ouvre des perspectives à une jeunesse en quête de sens et d’ancrage, dans un territoire où la culture artisanale redevient moteur de développement.
L’initiative se veut une jonction entre héritage et avenir. « C’est une synthèse finalement entre la tradition et la modernité », explique l’élu, évoquant les « centaines d’années de poterie » sur lesquelles repose Vallauris.
Mais l’ambition est bien contemporaine : redonner à la céramique une place dans l’économie locale, former les jeunes à des métiers durables, et inscrire ces pratiques dans un écosystème vivant. La CMA n’est pas seulement formatrice : elle agit aussi en soutien permanent aux artisans. « Véritablement, on va apporter une plus-value, une aide, un soutien à tous nos artisans. Et ça, évidemment, c’est précieux. »
Ce soutien s’inscrit dans un dispositif de proximité. Sur place, une permanence de la CMA permettra un accompagnement quotidien : aides administratives, conseils techniques, orientation professionnelle. Ce lieu, explique Kevin Luciano, « va bien au-delà de l’apprentissage pur ». Il devient un centre de ressources, un levier d’émancipation économique pour les artisans, les céramistes et les artistes du territoire.
L’objectif est de bâtir une véritable dynamique, une spirale vertueuse mêlant formation, transmission et création. « On crée de l’émulation », insiste-t-il.
L’impact du projet dépasse les murs de l’atelier ou de la salle de formation. Il s’inscrit dans une politique de redynamisation urbaine et culturelle plus large. « Rappelez-vous, en 2020, tout était fermé dans les environs. Ou presque. »
Depuis, plusieurs lieux ont été réhabilités. Le musée Jean Marais et le musée du kitsch ont rouvert leurs portes. La municipalité rachète des boutiques, les transforme en ateliers d’artisanat, relance une activité de proximité autour de l’art et de la culture.
Cette revitalisation ne concerne pas seulement les espaces physiques, mais aussi le tissu social. En valorisant les métiers d’art, la ville attire à nouveau des créateurs, des formateurs, des curieux.
Le projet entre maintenant dans sa phase concrète : les premiers élèves sont attendus dès septembre. Luciano, avec humour, lance : « Vous serez peut-être sur un des bancs. Je ne sais pas, mais en tout cas, je vous le souhaite, parce que ça va être une belle formation. »
L’invitation est ouverte, le message clair : Vallauris offre aujourd’hui bien plus qu’une immersion dans la poterie. Elle propose un avenir dans l’artisanat, un ancrage dans la tradition, et un élan vers un artisanat réinventé.
Derrière cette initiative, on devine une volonté politique assumée : refuser le déclin, miser sur le savoir-faire, et investir dans la jeunesse. L’alliance avec la CMA, en apportant la reconnaissance d’un diplôme d’État, renforce cette ambition.
Ce nouveau pôle de formation est aussi un symbole. Il rappelle que l’artisanat, loin d’être un vestige, peut être un moteur économique, culturel et social. Et que, dans une ville comme Vallauris, la terre et le feu n’ont pas fini d’écrire leur histoire.
BP + IA
12 juin 2025