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Installé à Mougins, Larry Pasetti perpétue une tradition familiale de près d’un demi-siècle. Rosiériste passionné, il cultive et sélectionne des variétés exceptionnelles, entre amour des fleurs, transmission et création parfumée.
Larry Pasetti n’a pas choisi les roses. Il est littéralement « tombé dedans ». À 18 ans, il décide de rejoindre à plein temps l’exploitation familiale, fondée par ses parents. Depuis, il ne l’a jamais quittée. Aujourd’hui, c’est seul qu’il poursuit l’aventure, à son compte depuis l’an 2000. Située à Mougins, son exploitation concentre toutes les familles de rosiers : sur tige, buissons, pleureurs, grimpants… Toutes adaptées au climat méditerranéen.
Chaque détail compte dans ce métier. Le sol, le soleil, l’exposition : tout doit être pensé pour faire fleurir les rosiers plusieurs fois dans l’année. « Les roses, ça commence au mois de mai et ça se termine jusqu’à la Noël », explique-t-il avec fierté.
Si l’exploitation s’appuie sur un riche héritage, Larry n’a rien d’un conservateur figé. Chaque année, il sélectionne de nouvelles variétés qu’il plante pendant la saison hivernale. « Ensuite, les feuilles démarrent, les tiges poussent, les fleurs arrivent. Et ça recommence plusieurs fois dans la saison », précise-t-il.
Sa connaissance des variétés est encyclopédique. Il les reconnaît à leurs feuilles, leur forme, leur parfum. « Je les connais toutes depuis des années », dit-il simplement. Il transmet également son savoir-faire, à ses employés comme aux stagiaires, dans une pédagogie qui passe par l’observation et la pratique : « La meilleure école, c’est l’école de la vie. »
Parmi les centaines de rosiers qu’il cultive, Larry en a ses favoris. L’un d’eux, c’est la damascena, une rose 4 saisons au parfum puissant, cousine de la centifolia. Elle refleurit à foison, contrairement à la plupart de ses proches génétiques. « C’est un rosier exceptionnel pour moi », confie-t-il.
Derrière la beauté, l’utile : certaines variétés sont prisées en parfumerie ou en confiserie. « Je travaille avec les parfumeurs, mais indirectement. Je fournis les plantes aux producteurs de plantes à parfums, qui ensuite les cueillent pour les vendre aux maisons de parfum », explique-t-il. On distille même de l’eau de rose à partir de ses rosiers.
Ses clients sont variés : particuliers, paysagistes, architectes, jardineries. Larry travaille souvent en amont des projets paysagers, en choisissant les variétés les mieux adaptées au lieu et à l’esthétique recherchée. Une collaboration qui exige écoute, conseil, et une palette florale d’une grande richesse.
La rose n’est pas qu’affaire de jardin. Elle touche à l’émotion. C’est ce que montre le phénomène des « rosiers au nom personnalisé ». Certaines variétés peuvent porter le nom d’un client ou d’une célébrité, si le producteur accepte le baptême. « Line Renaud, Audrey Fleurot… » égrène Larry. Il désigne fièrement une rose géante au parfum envoûtant : « Voilà la rose Audrey Fleurot. Exceptionnelle, parfumée. Elle fait quinze centimètres de diamètre. »
Derrière la délicatesse des pétales, un vrai travail de fond. Larry est aussi pédagogue. Il forme lui-même ses employés, parfois novices, comme ce jeune recrue récemment arrivée. « Il ne connaissait rien, et maintenant il est capable de reconnaître les variétés par la couleur, par le parfum. »
Son approche : observer, répéter, ressentir. Une méthode ancrée dans l’expérience, transmise avec patience et humilité. Dans cet univers très sensoriel, l’apprentissage se fait autant avec le nez qu’avec les mains.
DV + IA