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Un accident de moto aurait pu tout arrêter. Il a déclenché une vie nouvelle. Depuis 2020, Laurent Beaudoin vit sur les routes, en van, avec une idée simple mais inébranlable : choisir sa vie et aller au bout de ses rêves.
Tout commence avec une chute. Littéralement. Laurent Beaudoin est passionné de voyage depuis toujours, mais c’est un accident de moto qui lui ouvre les portes de la vanlife. Immobilisé à l’hôpital, il entend cette question : « Si tu remarche un jour, Laurent, qu’est-ce que tu aimerais faire ? »
La réponse fuse : « Aller au Cap Nord en moto. » Une promesse faite à lui-même, et à ceux qui l’ont soutenu. Cinq ans plus tard, il réalise ce rêve avec un ami, parcourant plus de 24 000 kilomètres à travers l’Europe jusqu’à ce point mythique du continent.
« C'était le plus beau voyage de ma vie », résume-t-il simplement.
De cette expérience naît un changement de cap. En janvier 2001, Laurent achète son premier van. Ce qui n’était au départ qu’un moyen de continuer à bouger devient un mode de vie à part entière. Il ne s’arrêtera plus.
Vivre dans un van, à 100 %, sur les routes, dans la nature ou en ville, n’est pas un rêve inaccessible, selon Laurent. Mais cela demande une chose : la volonté.
« À partir du moment où on fait un choix, quel qu’il soit, et qu’on s’y tient, tout devient possible », affirme-t-il avec calme.
Le mot « choix » revient souvent dans son discours. Vivre dans un van n’est pas une fuite, mais une décision assumée. Une quête de liberté, de rencontres humaines, et d’authenticité. Pour Laurent, « l’humain est très très important ». Les paysages, les routes, les bivouacs ne prennent tout leur sens qu’à travers les échanges.
Ce choix de vie n’exclut pas la réalité économique. Laurent est Youtubeur et créateur de contenus. Il partage ses voyages, ses réflexions, ses conseils sur Instagram et YouTube. Il vit aussi grâce à la photo, à la vidéo, à l’audio.
« On organise également des villages, on va dans des salons comme celui-ci », explique-t-il, en référence à un événement autour de la vanlife. Même sans local fixe, il reste connecté à sa base, Genève, où il garde une adresse administrative.
Sa débrouillardise s’exprime aussi dans ses collaborations avec des associations, pour lesquelles il gère des tâches administratives. Une manière de rester actif, engagé, et ancré dans la réalité.
Il y a chez Laurent une forme de ténacité calme. Une détermination discrète mais solide. « Quand je me fixe un but, je vais jusqu’au but », dit-il, sans emphase.
Cela se sent dans son parcours. Après une période de handicap, il a repris la route. Après le choc de l’accident, il a trouvé un autre véhicule pour avancer. Après chaque retour d’hôpital, il repart, toujours plus loin.
Sur une carte accrochée dans son van, Laurent a noté tous les voyages effectués. La France dans tous les sens. L’Europe presque entièrement. Un bout du Maroc. Et cette ligne mythique jusqu’au Cap Nord.
Chaque itinéraire est un souvenir, chaque étape une rencontre, chaque détour une histoire. Mais cette carte, au fond, ne montre qu’une chose : la capacité de transformer une contrainte en élan, un accident en renaissance.
Ce n’est pas un slogan. C’est un mode de pensée. Laurent Beaudoin incarne cette forme de liberté qui ne cherche pas à fuir la société, mais à l’habiter autrement. Sans nier les contraintes, sans idéaliser la route. Juste en vivant ce qu’il a choisi de vivre.
« Profiter de la vie », conclut-il. Trois mots simples, mais chargés d’une conviction rare. Celle de quelqu’un qui sait ce qu’il a perdu… et tout ce qu’il a retrouvé.
DV + IA