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Louise Cervera se souvient avec une émotion vive du moment où elle a franchi la ligne d’arrivée. Championne du monde. Un titre qui semblait presque irréel. « Quand j’ai passé la ligne d’arrivée, je me disais non, c’est pas possible », confie-t-elle encore émue. Ce n’est qu’au moment des félicitations, des sourires, des accolades, que l’évidence s’impose : elle a conquis le sommet.
La cérémonie de remise des prix a été un instant suspendu. « Chanter la Marseillaise sur le podium, ça a été vraiment incroyable et assez fort en émotion », poursuit-elle. Une récompense à la hauteur de l’effort consenti.
La compétition, pourtant, n’avait rien d’un long fleuve tranquille. Dès les premières manches, le vent s’est fait désirer, rendant les départs incertains. « On n’a pas eu beaucoup de vent, beaucoup de brouillard, donc on ne pouvait pas naviguer », raconte-t-elle. Il a fallu attendre les derniers jours pour que les conditions permettent une série de régates condensées. « Ça a été assez intense physiquement et mentalement. »
Cette densité de courses a fait monter la pression d’un cran. Pour la dernière régate, où tout pouvait basculer, Louise a dû puiser au fond de ses ressources. « Il ne fallait pas se louper. Mon entraîneur m’a aidée à relativiser… et là, je me suis donnée à fond. »
La libération ne s’est pas faite sur la ligne d’arrivée, ni même sur le podium. La tension persistait. « Il y avait aussi des réclamations après les courses. Donc on a toujours cette peur que les résultats changent. » Même en tête, l’incertitude plane jusqu’à la confirmation finale.
Ce n’est qu’au retour, loin de l’agitation, que l’apaisement s’installe. « Dans l’avion, je me suis dit : j’ai pas de regrets sur ma course, parce que j’ai gagné tout simplement. »
Derrière ce succès éclatant, des années de sacrifices et de rigueur. Louise s’est construite sur les flots de la baie de Mandelieu, forgeant sa technique et son mental. « Beaucoup d’heures sur l’eau, à l’entraînement physique, en vélo, en natation, en musculation… »
Mais plus que la discipline, c’est l’amour du sport qui l’anime. « C’est beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de passion. » Une passion que l’on sent dans chaque mot, dans chaque souvenir évoqué.
Revenir à Mandelieu, son club, c’est ressentir la chaleur de la communauté qui l’a portée. Louise ne se considère pas seule détentrice de cette médaille. « On a envie de couper la médaille en mille morceaux et de leur donner un petit morceau chacun. » Elle évoque avec tendresse son entraîneur et tous ceux qui l’ont soutenue : « Voir la joie de tout le monde, c’est assez fort. »
Déjà, les yeux de Louise se tournent vers l’horizon. L’ambition est claire : les JO de 2028. « Cette année, on a encore un championnat d’Europe en Suède, et un championnat du monde au Brésil en 2027. »
Ces compétitions serviront à qualifier son bateau pour les Jeux. « J’espère y aller pour aller chercher le titre olympique », lance-t-elle, déterminée. La quête ne fait que commencer.
Que lui souhaiter désormais, après un tel sommet ? Louise répond sans détour : « Pour égaler ça, ce serait de refaire des titres… et bien sûr d’aller chercher une médaille aux J.O de 2028. » L’avenir est déjà en marche, porté par une volonté farouche et une modestie désarmante.
DV + IA