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Loïc Charpentier n’est pas un agriculteur comme les autres. Issu du milieu céréalier, il a su allier tradition et innovation pour redonner du sens à la production de blé. À la tête d’une exploitation agricole liée à plusieurs lycées agricoles, il a développé un circuit court massif, permettant aux consommateurs d’avoir accès à un pain local et de qualité, tout en contournant les fluctuations du marché mondial.
Dès son plus jeune âge, Loïc Charpentier baigne dans le monde agricole. « J’aime bien les céréales et tout, mais j’ai beaucoup de passions. Mais je suis agriculteur, donc je suis né dans le milieu céréalier », explique-t-il. Ce qui le passionne par-dessus tout ? La transformation des grains en produits finis et leur rôle essentiel dans l’alimentation mondiale.
Son exploitation, rattachée aux lycées agricoles de La Ricarde et Pétrarque, s’étend sur plusieurs sites en France, notamment à Lille et Avignon. Elle produit du blé tendre, du blé dur, du colza, du sorgho grain, du pois chiche et de la luzerne semence. Des cultures variées qui s’inscrivent dans une logique durable et pédagogique pour les élèves des établissements.
Loïc Charpentier ne se contente pas de cultiver. Il innove en repensant la filière de distribution. En collaboration avec Yannick Mazet, boulanger à Lille, il met en place un circuit court révolutionnaire : « Il est venu nous voir parce qu’il utilisait la matière première, le blé, et il nous a proposé de travailler ensemble ». Ainsi est née une chaîne de production locale, où le blé est transformé en farine par un meunier du Vaucluse, puis directement vendu à des boulangers locaux.
Ce modèle permet non seulement de raccourcir la chaîne d’intermédiaires, mais aussi de fixer librement les prix. « On ne l’a pas inventé, mais je pense qu’on est précurseurs en proposant un circuit court massifié. On parle ici de 200 tonnes de blé par an, ce qui représente de beaux volumes. »
L’intérêt principal de ce circuit réside dans son indépendance vis-à-vis du marché mondial. « On maîtrise nos prix de vente », souligne Loïc Charpentier. Contrairement aux céréaliers soumis aux fluctuations boursières, il vend directement au meunier, qui transforme et revend la farine aux boulangers. « Le seul intermédiaire, c’est le meunier. Mais il est local, dans le Vaucluse, donc ça reste cohérent avec notre démarche. »
Cette approche offre un double avantage : protéger les producteurs des variations des cours du blé tout en assurant aux consommateurs une qualité et une traçabilité optimales. « Quelques années en arrière, on était en dessous du cours mondial. Aujourd’hui, on est largement gagnants. »
Face à la mondialisation et à l’industrialisation de l’agriculture, Loïc Charpentier démontre qu’il est possible de produire à grande échelle tout en restant local. Son initiative pourrait bien inspirer d’autres filières agricoles en quête de sens et de durabilité.
Avec son modèle, il prouve que l’innovation ne passe pas toujours par la technologie, mais parfois par un retour à des valeurs essentielles : proximité, qualité et maîtrise du prix. Une révolution douce qui, peut-être, changera à terme la façon dont nous consommons le pain.
DB + IA 13/03/2025