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Née d’une passion pour la culture japonaise et d’un appel de sa grand-mère pendant le confinement, l’entreprise de Léa Martinez incarne un renouveau du crochet à la française. Entre manga, amigurumi et fibres XXL, la jeune entrepreneure tisse une nouvelle esthétique, moderne et ludique, des arts du fil.
C’est pendant le confinement, un moment d’arrêt global, que Léa Martinez découvre le crochet. Un coup de fil de sa grand-mère suffit à éveiller sa curiosité. Une vidéo YouTube, quelques mailles, et le fil est tiré.
« J’ai toujours aimé les animés, les mangas, etc. Et j’ai découvert le crochet pendant le Covid en fait. C’est ma grand-mère qui m’a appelé, qui m’a dit “Va sur YouTube, regarde ! C’est trop beau !” » se souvient-elle.
Le déclic est immédiat : « J'ai dit : mais c'est génial, il faut absolument que j’en fasse. »
Aujourd’hui, Léa Martinez est à la tête de sa propre entreprise. Son domaine : les amigurumis. Ce terme japonais, contraction de ami (tricot/crochet) et nuigurumi (peluche), désigne des petites créatures ou objets crochetés, souvent empreints de kawaii.
« Moi je suis Léa Martinez et je fais des peluches au crochet. Ça s'appelle aussi des amigurumi, c’est le mot japonais qui veut dire “peluche en crochet”, parce que c’est quelque chose qui vient du Japon. »
En cinq ans, la passion est devenue métier. Son entreprise, lancée il y a un peu plus de deux ans, l’occupe désormais à plein temps depuis quelques mois.
Léa casse les codes traditionnels du crochet. Loin des napperons de grand-mère, ses créations sont colorées, volumineuses et souvent interactives. Elle revendique une approche moderne et créative de cette pratique encore très connotée en France.
« À la base, le crochet, surtout en France, on le connaît pour les napperons, les couvre-lits, les dessus de coussins, qu'on va faire avec du coton et des crochets très très fins. Moi c’est pas du tout ce que j’utilise. »
Ses outils sont à son image : audacieux et contemporains. « Moi, j'utilise des crochets énormes et j'utilise des fils spéciaux qui sont plus épais, qui ne sont pas du coton. »
Au-delà de l’esthétique, Léa cherche à apporter une valeur ajoutée à ses créations. Certaines de ses peluches sont conçues comme des objets anti-stress ou multifonctions. Un petit plus qui séduit une clientèle adulte en quête de douceur et de réconfort.
« J'aime bien faire des peluches qui sont interactives ou qui ont un intérêt autre que la peluche. »
Elle présente par exemple un modèle particulier : « Ça c'est une peluche que j'ai remplie avec des petites perles, et du coup ça fait antistress à malaxer, c’est sympa. »
Une manière ludique et intelligente de repenser l’objet peluche, loin de son seul usage décoratif ou enfantin.
Ses créations ne sont pas destinées uniquement aux enfants. Au contraire, Léa assume pleinement son orientation vers un public adulte ou “adulescent”, attaché à la pop culture et au monde de l’imaginaire.
« Ma cible, moi, c’est surtout les jeunes adultes ou les adultes… ou les adultes qui veulent rester en enfance. »
Ses peluches dialoguent ainsi avec l’univers manga et anime, pour toucher une communauté sensible à l’esthétique nippone.
Léa expose ses créations dans des salons dédiés à la culture japonaise et geek. Ces événements sont pour elle des lieux d’échange et d’enthousiasme, autant avec les visiteurs qu’avec les autres créateurs.
« Il y a une osmose, les gens ils sont géniaux à chaque fois. On rencontre plein de gens, que ce soit au niveau des exposants ou au niveau des visiteurs, c'est vraiment super cool. »
L’ambiance collective nourrit son inspiration. Elle y trouve aussi une forme de reconnaissance artistique et humaine.
Par son travail, Léa participe à la diffusion et à la célébration d’une culture qu’elle admire. Elle considère ses créations comme des ponts entre traditions textiles et passions contemporaines.
« Ça fait vivre le monde du manga aussi, le monde de l’anime, toute la culture japonaise, ce genre de chose, c’est super intéressant et moi j’aime beaucoup. »
Son univers, à la croisée du fait main et de la pop culture, séduit de plus en plus. Entre artisanat et art, entre nostalgie et modernité, les peluches de Léa Martinez racontent une histoire bien plus grande que leur taille.
Dans un monde saturé d’objets industrialisés, l’approche de Léa fait mouche. Elle remet le geste artisanal au cœur de la création, sans renoncer à l’esthétique contemporaine des mangas ou des jeux vidéo. Son fil conducteur : le plaisir, le partage et la passion.
Du crochet XXL aux peluches anti-stress, du Japon au sud de la France, Léa Martinez tisse avec patience un univers où douceur et imagination s’enlacent. Une jeune entrepreneure à suivre, dans un monde de peluches pas si innocentes.
SDZ + IA