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"Le Vent des Libérateurs" : transmettre l’Histoire en Provence
À Châteauneuf-Grasse, le 6 mai dernier, l’association Provence 44 Productions a rassemblé élèves, passionnés et bénévoles autour d’une journée consacrée au débarquement de Provence. Parmi les figures engagées : Marc Colmena, retraité et acteur bénévole du film Le Vent des Libérateurs, qui raconte avec émotion son engagement dans cette œuvre collective, entre transmission de mémoire et reconstitution historique.
Avec un regard à la fois déterminé et bienveillant, Marc Colmena parle de son engagement dans les films de Provence 44 Productions comme d’une évidence. Chaque scène est travaillée avec soin pour restituer la vérité historique : « Tous les films qu’on fait, on fait vraiment des scènes, vraiment de ce qui s’est passé. » Dans son village, un parachutiste avait atterri sur une terrasse durant la guerre. Cet événement singulier a été rejoué devant la caméra, donnant chair à l’Histoire à travers la fiction.
Cette fidélité au réel, c’est aussi une affaire personnelle. Pour Marc, le film Le Vent des Libérateurs est un hommage à son père, ancien résistant. « C’est pour mon père, qui a fait la guerre et qui était résistant », confie-t-il sobrement.
Le projet filmique repose sur une dynamique collective, mais aussi sur une scénarisation précise, dirigée par un réalisateur. Chaque participant se voit proposer un rôle adapté. Marc, lui, incarne un résistant : « Dans le deuxième film, je fais le résistant qui écoute le message de Londres, qui va l’annoncer aux autres résistants. »
Ces rôles sont courts, mais porteurs de sens. « Des petits rôles, mais sympathiques », ajoute-t-il avec humilité. Ce n’est pas tant la grandeur du personnage que l’authenticité de la reconstitution qui compte.
Au-delà de l’interprétation, Marc Colmena s’investit dans toutes les facettes du tournage. « Je fais le caméraman, le preneur de son », énumère-t-il, témoignant d’une implication totale. Une polyvalence précieuse pour une production associative, où chacun met la main à la pâte.
Il insiste aussi sur la nécessité de "se mettre dans la peau du personnage". Pour lui, jouer, c’est comprendre, ressentir, et transmettre.
Mais au-delà du film, c’est bien une mission de transmission que se donne Marc. Lors de la journée du 6 mai, les élèves présents à Châteauneuf-Grasse ont découvert les coulisses de la Résistance et du débarquement provençal. Un moment fort, pédagogique et émotionnel : « Pour moi, c’est très important d’expliquer aux gens, aux gamins, ce qui s’est passé. »
Cette volonté d’éducation s’appuie sur des ressources concrètes : les scènes rejouées, les témoignages, et la géographie locale. « On leur fait voir ce que c’est, on leur explique, en plus, ils connaissent la région. C’est pas la Normandie, c’est la Provence. » Une manière de raccrocher la grande Histoire à leur environnement immédiat.
Marc conclut son récit sur une note de satisfaction. La jeunesse, souvent perçue comme éloignée de ces souvenirs, a répondu présente. « Ce matin, ils ont été formidables les gamins. » Le message est passé, l’émotion aussi.
À travers Le Vent des Libérateurs, c’est toute une mémoire régionale qui reprend vie. Porté par des bénévoles passionnés comme Marc Colmena, ce travail de mémoire vivante rappelle que la transmission passe autant par les récits que par les visages, les lieux, les émotions. Et que parfois, un parachutiste atterrissant sur une terrasse suffit à rallumer l’étincelle de l’Histoire.
BP + IA
14 mai 2025