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Installée à Pierrefeu-du-Var, Muriel Zigic a fait des fruits secs caramélisés une spécialité artisanale. À la tête de Chouchou de Provence, elle perpétue la tradition du chouchou provençal, entièrement réalisé à la main, dans un chaudron en cuivre. Une passion gourmande devenue une aventure entrepreneuriale.
« C’est rare, mais moi, ma passion, ce sont les chouchous », lance Muriel Zigic, un sourire dans la voix. Derrière cette confession inattendue, une réalité bien concrète : depuis 2019, elle a fondé Chouchou de Provence, une entreprise artisanale spécialisée dans la confection de fruits secs caramélisés.
L’aventure a démarré en famille : « Mon fils a commencé à les cuisiner, à les torréfier, et nous les a fait goûter. » De la cacahuète, ils sont rapidement passés à d’autres fruits à coque : noix de pécan, pistaches, noix de cajou. Le projet prend forme, le goût guide l’envie, et la tradition devient un levier de création.
Les chouchous font partie du paysage sensoriel de la Provence. Muriel Zigic le revendique : « Bien sûr que c’est la Provence ! Vous n’entendez pas les cigales ? » plaisante-t-elle. Plus sérieusement, elle rappelle que ces douceurs sucrées ont toute leur place dans les rituels locaux : « Ils sont toujours dans les treize desserts », affirme-t-elle. Une tradition à laquelle elle redonne ses lettres de noblesse par une approche artisanale exigeante.
La fabrication des chouchous chez Chouchou de Provence ne laisse aucune place à l’automatisation. « Tout est fait à la main, dans des chaudrons en cuivre », insiste Muriel Zigic. Les fruits secs sont d’abord torréfiés, puis caramélisés lentement, jusqu’à obtenir cette texture croquante et brillante qui fait tout le charme du chouchou artisanal.
Ce travail de précision demande du temps, de la maîtrise et une attention constante. Le cuivre, matériau traditionnel, permet une cuisson homogène et maîtrisée, mais exige une surveillance de chaque instant. Ce savoir-faire manuel est au cœur de l’identité de l’entreprise.
L’atelier de fabrication est situé à Pierrefeu-du-Var, au sein du domaine viticole Floréal, près de la Tour des Lices. Un ancrage local assumé, qui inscrit l’entreprise dans un territoire riche de traditions culinaires et agricoles. Le choix du lieu n’est pas anodin : il reflète la volonté de Muriel Zigic de s’entourer d’un environnement authentique et vivant, propice à la transmission.
Comme nombre d’artisans, Muriel Zigic a bénéficié du soutien de la Chambre des métiers de l’artisanat pour se lancer. « Elle nous a aidés à avoir un emplacement, nous a encouragés à venir, à nous informer », explique-t-elle. Ce soutien logistique et moral a permis à l’entreprise de s’installer, puis de grandir en bénéficiant d’un accompagnement adapté.
Présente au Salon du Made in France à Paris, elle voit dans cette vitrine nationale une opportunité décisive : « C’est un grand honneur », dit-elle, heureuse de pouvoir faire découvrir ses produits à un public plus large.
Au-delà de la gourmandise, c’est une ambition claire qui porte Chouchou de Provence : « Se faire connaître et faire connaître les chouchous », résume Muriel Zigic. L’objectif est double : développer la marque, tout en réhabilitant un produit souvent considéré comme banal. Ici, le chouchou devient un produit du terroir, façonné avec soin, pensé comme un cadeau, une douceur raffinée.
L’entreprise se projette déjà vers l’avenir. Le développement de la marque passe aussi par l’élargissement de la gamme. « Peut-être créer d’autres chouchous », glisse Muriel Zigic. De nouvelles recettes, de nouveaux fruits, de nouvelles associations sucrées-salées pourraient voir le jour dans les mois à venir. La créativité est au rendez-vous, portée par l’amour du produit.
Dans un marché souvent dominé par les produits industriels, Chouchou de Provence défend une autre vision : celle d’une confiserie artisanale, locale, attachée aux gestes justes et à la qualité des matières premières. Muriel Zigic ne vend pas seulement une gourmandise, elle raconte une histoire, celle d’un produit d’enfance élevé au rang de spécialité.
Sa démarche s’inscrit dans un renouveau plus large des métiers de bouche artisanaux, où la tradition n’est pas un frein, mais une source d’inspiration. Grâce à son énergie, sa rigueur et son attachement à la Provence, elle contribue à redonner du sens — et du goût — aux petits plaisirs sucrés.
À Pierrefeu-du-Var, Muriel Zigic remet les chouchous au cœur de la tradition provençale. Faits main, au chaudron, dans le respect des recettes d’antan, ses fruits caramélisés sont une déclaration d’amour au goût… et à l’artisanat.
DB+IA 15/11/2025