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Un déclic. C’est souvent ainsi que commence une vocation. Pour Nathalie Audin, ce moment charnière s’est produit lorsqu’un ami artiste découvre ses photos :
« Il m’a dit : “C’est moi qui ai fait des études d’art, mais c’est toi l’artiste.” »
Cette phrase, à la fois simple et puissante, agit comme un révélateur. Nathalie, qui jusque-là ne s’autorisait pas à rêver d’un destin artistique, se lance alors dans le développement de ses clichés. Une manière de concrétiser ce qui semblait jusque-là inaccessible : faire partie du monde de l’art.
Avant la photographie, Nathalie Audin avait déjà une sensibilité artistique, mais sans cadre ni reconnaissance. C’est ce regard particulier sur le monde qu’elle affine avec l’objectif. Un regard qu’elle veut libre, sincère, non altéré par la technologie.
« Je ne retouche pas les photos. Je n’ai pas de filtre, pas de pads, pas de Photoshop. »
Ce refus de la retouche n’est pas un simple choix esthétique, c’est un engagement. Un parti pris pour une photographie qui célèbre le réel tel qu’il est — avec ses imperfections, ses jeux de lumière imprévus, ses couleurs naturelles.
Sa photographie est une quête d’authenticité. Mais pas n’importe laquelle : celle du bonheur, de la joie, de l’émerveillement au quotidien.
« Mon œil est attiré par ce qui me rend joyeuse. »
Nathalie photographie ce qui pétille, ce qui illumine. Elle capte les instants lumineux qui échappent souvent au regard pressé. Pour elle, l’art est une manière de transmettre une vision optimiste du monde.
« Il faut avoir le bon œil pour les voir, c’est-à -dire l’esprit du verre à moitié plein. »
Ses œuvres prennent vie sur différents supports : aluminium, cristal synthétique ou toile. Chaque matière a son charme, sa texture, sa manière de dialoguer avec la lumière.
« Ce que j’aime bien dans la toile, par exemple, c’est qu’on est proche de la peinture. »
Certaines de ses photos sont si abstraites qu’on les confond avec des tableaux. Le cristal, lui, offre une brillance qui évoque le verre, sans sa fragilité. Quant à l’aluminium, il donne un rendu mat, plus brut, presque minéral. Mais le choix du support intervient toujours après la prise de vue.
« D’abord je suis attirée par quelque chose, je prends la photo… ensuite seulement je me demande sur quel support l’imprimer. »
À l’heure où les logiciels de retouche et l’IA transforment la photographie en image recomposée, Nathalie Audin fait figure de résistante. Elle assume son style naturel, parfois à contre-courant.
« Les gens passent leur temps à retoucher les photos. Je suis bien contente de faire partie de ceux qui ne retouchent pas. »
Son travail prend alors une dimension presque politique : un appel à ralentir, à contempler, à faire confiance à la beauté brute du monde. Une photographie artisanale, humaine, sans simulation.
Pas de modèle figé, pas de thème imposé : la source d’inspiration de Nathalie, c’est la joie. Celle d’un rayon de lumière, d’un reflet inattendu, d’une scène de rue banale mais vibrante.
« À chaque fois qu’il y a de l’émerveillement quelque part, j’essaie d’initier les gens à le voir. »
Elle se définit ainsi comme une passeuse d’émotions, une médiatrice visuelle. En photographiant la beauté ordinaire, elle nous invite à porter un regard neuf sur notre environnement.
Loin des canons de l’image parfaite, Nathalie Audin trace son chemin avec une exigence simple : celle de la vérité du moment. Sa démarche photographique, presque spirituelle, invite à ralentir, à contempler, à s’émerveiller. Un geste artistique en forme de résistance joyeuse.
DB+IA Â Â 09/04/2025