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Architecte de formation, Nicolas Roux est aussi carnettiste. Une double casquette qu’il assume avec passion depuis quinze ans. C’est presque par hasard, en améliorant de simples albums photo, qu’il découvre un mode d’expression hybride : le carnet de voyage. Depuis, il l’a transformé en art de vivre.
« J’étais passionné de dessin, d’aquarelle, de collage… Le carnet de voyage, c’est une manière de mixer toutes mes passions »
Carnets et pinceaux en main, Nicolas Roux traverse le monde. Son trait est léger, son regard précis. Dans ses carnets, il recueille des anecdotes, croque des paysages, colle des billets de transport, des morceaux de journaux, la matière même de ses voyages. Le format ? Variable, mais souvent réduit pour gagner en spontanéité.
« Plus c’est petit, plus on va vite. On peut faire plein, plein de choses »
Ce sont de véritables journaux de bord sensoriels. Chaque page, dessinée sur le vif, prolonge le regard. Le carnet devient un espace d’observation lente, bien loin du flot numérique des images standardisées. Car là est le cœur de sa démarche : ralentir.
« Le carnet de voyage, c’est l’inverse du numérique. Il faut s’arrêter, se poser deux heures. On voit moins de choses, mais on les voit plus intensément »
Nicolas revendique ce retour à la main, au papier, au silence même. Pour lui, l’objet-carnet est à la fois mémoire, trace et médiation. Il crée du lien : sur le terrain, des inconnus s’arrêtent pour l’observer dessiner, parfois pendant une heure. Le crayon devient vecteur d’échange.
« Le dessin, c’est une sorte de langage universel »
Il y a quelque chose de tactile, presque archaïque, dans cette pratique. Un antidote à la folie numérique, selon ses mots. Un besoin de matière, de lenteur, de tangible. Ce retour aux fondamentaux séduit aussi ceux qui croisent son chemin.
« Les gens ont un besoin de retrouver cette sensation »
Au fil des ans, Nicolas Roux a exploré de nombreuses contrées. Il évoque avec tendresse ses expéditions dans le Grand Nord — Groenland, Islande, Norvège — qu’il affectionne particulièrement. Des territoires vastes et peu peuplés, où le silence est roi. Il a aussi voyagé en Afrique (Afrique du Sud, Botswana, Côte d’Ivoire, Égypte), puis plus récemment en Asie, bien que cette dernière, plus dense, lui semble moins familière.
« Je suis quand même plus attiré par les pays du Nord, où il y a moins de monde »
Ses voyages ne sont pas improvisés : au contraire, ils sont souvent pensés autour d’un thème. Dans une semaine, il partira au Maroc, à Rabat, pour travailler sur les jardins exotiques et la calligraphie. Une nouvelle matière à explorer, une nouvelle page à ouvrir.
DV + IA