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À Valderoure, l’Economie Sociale et Solidaire s’inspire des racines profondes d’un territoire rural. Nicole Liautaud, figure locale engagée, raconte son lien intime avec ce village des Alpes-Maritimes et son investissement dans une démarche collective tournée vers l’environnement.
Dans une salle emblématique de Valderoure, une réunion se tient autour de l’économie sociale et solidaire (ESS). Pour Nicole Liautaud, retraitée active et habitante historique, l’événement a une résonance particulière. « Ce n’est pas la première réunion, et nous sommes dans une salle emblématique, parce que c’était le thème préféré, je dirais, de l’ancien maire Jean-Paul Henry », explique-t-elle.
Ce choix de lieu, loin d’être anodin, rappelle que l’ESS n’est pas un concept importé mais bien un prolongement des valeurs déjà à l’œuvre dans le tissu local. L’héritage politique et humain de Jean-Paul Henry plane encore sur ces initiatives collectives.
L’organisation de la rencontre repose sur une dynamique participative. Nicole décrit le déroulement : « Nous avons donc des tables rondes avec une question sur chaque table ronde qui est un atelier. Nous allons être autour de cette table à faire des suggestions, des propositions qui émanent probablement d’un diagnostic préalable. »
Ce format donne à chacun l’occasion de contribuer selon ses compétences, son vécu, et sa vision. Pour Nicole, cette méthode incarne l’esprit même de l’ESS : faire ensemble, penser localement, construire concrètement.
Le lien de Nicole avec Valderoure ne date pas d’hier. « Ce village, j’y ai des racines depuis des siècles », dit-elle fièrement. Originaire d’une « très vieille famille » du coin, elle incarne cette mémoire vivante, ce fil invisible qui relie les générations.
Cet ancrage donne une profondeur particulière à son engagement. Il ne s’agit pas seulement de défendre un cadre de vie ou une cause environnementale, mais aussi de préserver un patrimoine familial et collectif.
Nicole porte un regard lucide sur les évolutions du territoire. « Elle a beaucoup évolué, avec surtout la question des constructions qu’on pourrait qualifier de mitage entre les hameaux anciens », constate-t-elle. Le village a vu apparaître de nouveaux bâtiments, parfois sans cohérence avec l’existant. « On a du bâti très ancien et du bâti plus ou moins récent qui s’est beaucoup développé au niveau des années 60. »
Ce mitage modifie l’identité visuelle et sociale du village. Face à cela, les initiatives de type ESS visent à recréer du lien, à rééquilibrer les usages du territoire, et à préserver l’environnement tout en répondant aux besoins actuels.
Sensible aux évolutions, Nicole ne se positionne pas dans une opposition stérile entre tradition et modernité. « Il en faut pour chacun », affirme-t-elle, rappelant la nécessité de concilier les aspirations des nouveaux habitants avec celles des anciens.
Cette approche inclusive résonne fortement avec l’esprit de l’ESS, qui cherche à construire une économie à visage humain, à l’échelle du village. Pour Nicole, il s’agit d’imaginer un avenir commun, respectueux de l’histoire, des lieux, et des personnes.
SDZ + IA