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À Mouans-Sartoux, dans l’ambiance vivante et chaleureuse du 38ᵉ Festival du Livre, un visage familier attire les habitués du monde des lettres : Philippe Bernini, libraire spécialisé dans les ouvrages anciens et d’occasion. Depuis sa librairie Meyer Bernini à Nice, il revient chaque année, fidèle au rendez-vous, pour partager sa passion des livres et du lien humain.
C’est bien à Mouans-Sartoux que Philippe installe chaque année son stand, entre collègues et lecteurs fidèles. L’événement, qui s’est tenu cette année du 3 au 5 octobre, est pour lui un moment fort, un retour attendu dans une atmosphère qu’il qualifie de « fort agréable ». Ce n’est pas seulement pour vendre quelques trésors de papier qu’il fait le déplacement, mais surtout pour retrouver « des collègues aussi, parce qu’on se voit peut-être une fois par an ».
« La littérature, c’est le contact humain »
Dans sa bouche, ces mots sonnent comme une évidence. Philippe Bernini voit dans son métier bien plus qu’une activité commerciale. Il y voit une mission : celle de faire circuler les livres, bien sûr, mais surtout de faire circuler la parole. « Le monde du livre draine toujours beaucoup de monde », rappelle-t-il, à contre-courant des discours pessimistes sur la fin du papier. À Mouans-Sartoux comme à Nice, il le constate : les gens viennent, discutent, échangent autour d’un auteur, d’un titre, d’un souvenir de lecture.
« Je vends un peu de tout… du poche au livre du 16ᵉ »
Son stand est un cabinet de curiosités. Entre romans de poche et éditions anciennes, chaque ouvrage a été sélectionné avec soin. « À partir du moment où c’est en bon état et que ça me plaît aussi, je peux acheter, je peux voir », explique-t-il. Son œil avisé de libraire guide ses choix, mais son goût personnel n’est jamais loin. Il cherche l’authenticité, la beauté, parfois la rareté, mais toujours le plaisir de transmettre.
« Les gens ici aiment bien la lecture »
Ce qu’il apprécie particulièrement à Mouans-Sartoux, c’est la qualité du public. « On arrive à discuter, parler un peu de littérature ou d’autres choses. Du temps aussi. En fait, c’est divers et varié. » Le festival devient un lieu de vie, où le livre est prétexte à rencontre, où les échanges dépassent parfois les mots imprimés. Il y a une chaleur, une humanité dans ces discussions improvisées entre deux allées de stands.
« J’aime tout ce qui est roman un petit peu ancien, style Victor Hugo »
Lecteur dans l’âme, Philippe Bernini est un amoureux des grands textes du XIXᵉ siècle. Victor Hugo, entre autres, nourrit son imaginaire. Moins attiré par les productions contemporaines, il avoue une préférence marquée pour les œuvres anciennes, où le style, la langue, la profondeur du propos lui parlent davantage. Ce goût personnel influence bien sûr sa librairie, qu’il veut à son image : ouverte, exigeante, et ancrée dans une tradition littéraire forte.
Une librairie connue, même de passage
Située à Nice, sa librairie Meyer Bernini attire autant les locaux que les visiteurs de passage. « Il y a beaucoup de monde qui vient aussi parce qu’on est connu », note-t-il simplement. Cette réputation s’est construite avec le temps, au fil des festivals, du bouche-à-oreille, et de l’accueil toujours chaleureux qu’il réserve à ses clients. Chez lui, on ne pousse pas seulement la porte pour acheter, mais aussi pour échanger, découvrir, parfois apprendre.
Philippe Bernini incarne une vision vivante et humaine de la librairie. Un métier qui demande de la patience, un certain flair, et beaucoup d’amour pour les livres. Mais surtout, un métier de relation, où la conversation est aussi importante que la transaction. À Mouans-Sartoux, cette philosophie trouve un écho naturel. Le festival, bien ancré dans le paysage culturel des Alpes-Maritimes, devient un carrefour d’histoires, de générations et de mots.
Année après année, Philippe Bernini revient à Mouans-Sartoux comme on revient voir des amis. Dans les cartons de livres qu’il déplie sur son stand, il y a bien sûr des trésors de papier, mais surtout une volonté sincère : faire vivre la mémoire imprimée, entretenir le goût de lire, et maintenir le lien humain que seule la littérature permet de nouer avec autant de subtilité.
SDZ + IA