Rejoignez la communauté TaVilleTaVie
Face à l’urgence environnementale, le littoral des Alpes-Maritimes s’engage dans une ambitieuse reconquête de ses fonds marins. Portée par la CASA (Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis) et ses communes littorales, en partenariat avec l’agglomération cannoise, l’initiative s’appuie sur le Schéma Territorial de Restauration Écologique (STERE). Un cadre d’action pour rendre à la Méditerranée une part de son intégrité écologique perdue.
« On sait très bien les enjeux qu’il y a pour notre Méditerranée », lance d’emblée Lionnel Luca, vice-président délégué à l’Environnement et à la Biodiversité. Avec gravité, mais aussi conviction, il évoque un état des lieux alarmant et la nécessité d’une mobilisation collective.
Première étape de ce vaste chantier : agir là où les atteintes sont les plus visibles. « C’est là l’artificialisation majeure de notre littoral », rappelle-t-il à propos des infrastructures portuaires. Au-delà de la seule labellisation « ports propres », l’objectif est désormais de passer à l’action, en intégrant des critères de biodiversité.
Cela implique une reconstitution écologique des fonds sous-marins, souvent dévastés par des décennies d’activités humaines peu soucieuses de l’environnement. Des solutions concrètes sont déjà sur la table, comme la création de structures artificielles pour favoriser le retour de la faune et de la flore.
Autre enjeu stratégique : les mouillages. Lionnel Luca insiste sur la diversité des situations locales : « Bien entendu, au rythme de chacune des communes et de ses problématiques. » Car si les enjeux sont globaux, les réponses doivent s’adapter aux contextes spécifiques.
Les mouillages écologiques sont une des pistes explorées pour limiter les dommages causés aux herbiers de posidonie, véritables poumons bleus de la Méditerranée. À l’horizon de l’automne prochain, six communes du littoral devront délibérer pour acter leur engagement formel dans ce projet.
Mais la restauration écologique ne peut reposer uniquement sur les institutions. Le message de Lionnel Luca est clair : chacun a un rôle à jouer. Qu’il s’agisse du pêcheur, du plaisancier ou du simple baigneur, les comportements individuels ont un impact.
« L'accumulation de toutes ces individualités crée des désordres », résume-t-il. Il ne s’agit pas d’imposer des interdictions, mais de promouvoir une nouvelle culture du respect du milieu marin.
Dans cet esprit, l’éducation et la sensibilisation occupent une place centrale. Le vice-président plaide pour « organiser, non pas contraindre ». En d’autres termes, remplacer les injonctions par des outils pédagogiques, des campagnes d’information, des ateliers, des rencontres.
Il faut, selon lui, faire comprendre à chacun que « la mer n’est pas un simple décor de carte postale », mais un écosystème fragile, que la collectivité a le devoir de protéger.
La force du STERE réside aussi dans sa dimension collective. Ce schéma n’est pas l’affaire d’une seule collectivité, mais bien le fruit d’un partenariat entre intercommunalités, communes, techniciens de l’environnement et citoyens. Il marque un tournant vers une gestion concertée de la mer et du littoral.
Cette dynamique repose sur des valeurs de coopération et de responsabilité partagée. C’est en conjuguant les efforts que la Méditerranée pourra espérer retrouver un équilibre durable.
À l’heure où le littoral méditerranéen subit les effets du changement climatique, de la pollution et du tourisme de masse, l’expérience portée par la CASA et ses partenaires offre un exemple inspirant de transition écologique locale. Elle montre qu’il est possible d’agir, avec pragmatisme et ambition, pour préserver un patrimoine naturel unique.
Encore faut-il que chacun accepte de modifier ses pratiques. Car la mer, rappelle en filigrane Lionnel Luca, ne pourra être sauvée sans l’adhésion de ceux qui la fréquentent chaque jour.
BP + IA
17 juillet 2025