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Depuis son stand de bouquiniste, Roland de Miller incarne une figure singulière : libraire, écrivain, bibliothécaire, mais surtout militant infatigable pour la cause écologique et la mémoire culturelle. Un résistant face à l’abrutissement ambiant.
Dès les premières secondes de l’entretien, le ton est donné. Roland de Miller n’est pas un simple libraire. Il se présente comme un chercheur infatigable, un agent culturel en mission, et surtout un résistant culturel. Le mot n’est pas anodin : il résiste à la désinformation, à l’appauvrissement intellectuel, à l’amnésie collective. Son terrain de lutte : les livres. Son arme : la transmission du savoir.
Ce combat, Roland le mène à la fois dans l’espace public et dans les marges. Il tient un stand de libraire parmi les bouquinistes, un lieu de rencontre avec un public souvent curieux, parfois égaré. Il ne vend pas n’importe quels ouvrages : une grande quantité est consacrée à l’écologie, sujet qu’il porte comme une urgence politique et humaine. Sa librairie se veut un outil de sensibilisation, un lieu de passage vers une prise de conscience.
Roland revendique une identité claire : sa librairie est celle de l’écologie. Elle ne se contente pas de suivre les modes éditoriales. Elle reflète des décennies de militantisme, de veille intellectuelle, de collectes, de lectures, de débats. Il a constitué ce qu’il appelle la Bibliothèque de l’écologie, un fonds documentaire d’une richesse exceptionnelle, fruit de ses engagements passés et présents.
Ce fonds, d’abord destiné à la conservation, est devenu une ressource pour la librairie. Il distingue clairement les deux : l’un est archivistique, l’autre commercial, mais tous deux servent une même mission : faire circuler les savoirs écologiques.
La démarche est presque muséale. Roland ne se contente pas de vendre des livres : il documente, archive, transmet. Il connaît la valeur d’un ouvrage oublié, d’une édition rare, d’un manifeste militant. Sa collection, construite patiemment, constitue une mémoire vivante des luttes environnementales. C’est à la fois une œuvre personnelle et un patrimoine collectif.
Roland de Miller est un homme aux multiples casquettes. Son activité ne se limite pas au commerce des livres. Il a publié huit ouvrages, le premier il y a 45 ans, preuve de son enracinement profond dans l’écriture et la pensée critique. Il donne également des conférences, partage son expérience, alimente le débat.
À travers ces rôles, il tisse des ponts entre le passé et le présent, entre la lecture et l’action, entre la connaissance et la conscience. Son approche est transversale, mêlant érudition et engagement, rigueur et passion.
Cette phrase pourrait résumer tout son combat. Pour Roland de Miller, l’écologie n’est pas un thème parmi d’autres : c’est la priorité absolue, celle qui conditionne toutes les autres. Il voit dans l’inaction écologique une forme de démission intellectuelle et morale.
Son activité de libraire devient alors un geste politique. Chaque livre vendu, chaque discussion engagée sur son stand est une tentative de réveiller les consciences. Dans un monde saturé d’informations éphémères, il mise sur la profondeur du livre pour éclairer les enjeux de long terme.
Dans un paysage culturel souvent dominé par la vitesse et la superficialité, Roland de Miller fait figure de passeur. Il travaille à ralentir le temps, à recréer du lien entre les générations, entre les savoirs, entre les engagements. Il rappelle, à qui veut l’entendre, que la culture est un terrain de lutte, et que la librairie peut être un espace de résistance.
Son visage, calme et déterminé, dit beaucoup de sa trajectoire. Il n’a pas choisi la facilité, mais la fidélité à ses valeurs. Son stand, modeste en apparence, recèle des trésors de pensée, des graines d’avenir.
Roland de Miller n’est pas un militant bruyant. Il œuvre dans le silence des pages, dans les marges du tumulte. Pourtant, son action est essentielle. Elle rappelle que préserver la mémoire écologique, c’est déjà préparer l’avenir. Elle dit que l’engagement passe aussi par les livres, par la transmission, par l’exigence intellectuelle.
En ces temps de crises multiples, sa voix résonne comme un appel à la lucidité. Et son stand, au milieu des bouquinistes, reste un refuge pour celles et ceux qui cherchent encore à comprendre.
SDZ + IA