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Sous les voûtes en pierre d’Antibes, un tableau attire le regard. Intitulé Le Fil Rouge, il déploie un long panoramique à travers lequel serpente un fil symbolique. « C’est l’histoire d’amour entre deux êtres qui seront toujours unis par un fil à travers le temps et l’espace », explique Stéphane Blanchard, debout devant sa toile, les mains couvertes de traces d’acrylique.
Ce fil, c’est peut-être aussi celui qui relie l’artiste à son œuvre, le passé au présent, ou encore, plus largement, les spectateurs à leur propre histoire. Avec ses couleurs franches et ses textures en relief, la toile semble vivante, presque tactile. Le spectateur est invité à la « naviguer » de gauche à droite, comme un récit visuel qui se dévoile peu à peu.
Stéphane Blanchard parle avec simplicité de son parcours, sans emphase. « Je suis artiste peintre depuis 34 ans », dit-il. Une vocation installée dans la durée, mais qui ne semble jamais figée.
La matière est au cœur de sa pratique : son travail, basé sur l’acrylique et le collage, échappe aux catégories traditionnelles. Il évoque le collage comme une manière d’ajouter de la « crédibilité, de la texture, de la lumière surtout ». Chaque couche semble raconter une histoire, chaque relief apporte une nuance.
L’un des axes majeurs du travail de Blanchard est la transmission. Loin de se contenter d’exposer, il propose des stages de trois jours, ouverts à toutes et tous, de 14 à 77 ans. « C’est ouvert à tout le monde », souligne-t-il. Des sessions de 18 heures en tout, réparties en trois journées de six heures. Le but ? Permettre à chacun d’entrer dans le processus créatif. Cette pédagogie bienveillante s’inscrit dans une logique de partage. Il ne s’agit pas seulement de transmettre un savoir-faire, mais de créer un espace de liberté. Une bulle créative où chacun peut se découvrir artiste.
« Les gens appréhendent la technique du collage, de la crédible, de la texture, de la lumière surtout », dit-il. Le mot « appréhender » est ici à double sens : comprendre, mais aussi ressentir. Car chez Blanchard, la lumière ne se regarde pas seulement, elle se vit.
Le fil rouge du tableau devient peu à peu métaphore de l’ensemble de la démarche de Blanchard. Il relie les individus à eux-mêmes, les uns aux autres, les générations entre elles. Il traverse les techniques, les âges, les supports. Il tisse une œuvre vivante, mouvante, collective presque.
« Le fil rouge traverse l’espace pour symboliser le lien entre les deux êtres », dit l’artiste. Mais à l’écouter parler de ses stages, de ses élèves, de sa pratique, on comprend que ce lien va bien au-delà. C’est un fil qui relie l’artiste à son public, l’art à la vie.
Antibes accueille cet univers avec évidence. Jusqu’au 29 septembre, le public est invité à suivre ce fil rouge, à s’y perdre peut-être, mais surtout à s’y retrouver.
MHF + IA