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Sundari Veneroni : L’art pour réparer le monde
Depuis cinq ans, Sundari Veneroni porte un festival unique en son genre, à la croisée de l’art, de l’écologie et de l’engagement social. Son ambition ? Mettre en lumière des solutions concrètes venues du monde entier, grâce au cinéma et à la force du collectif.
Elle s’appelle Sundari. Son prénom, rare et lumineux, évoque d’emblée une personnalité hors du commun. Lorsqu’on lui demande ce qui l’anime, sa réponse est sans détour : « Ma passion, c’est les arts de façon générale, reliés à l’environnement et au social. »
C’est cette passion qui l’a conduite à créer un festival devenu un rendez-vous attendu de tous ceux qui croient à un autre récit possible : un récit où la création artistique devient un vecteur de transformation, un outil de conscientisation, un moyen d’action.
L’événement qu’elle a fondé célèbre cette année sa cinquième édition. Un cap symbolique pour une aventure collective qui ne cesse de grandir. « Le festival est encore jeune, mais il est en train de grandir, de prendre de l’ampleur et on est très heureux que les personnes s’intéressent à ces thématiques », se réjouit Sundari.
Les thématiques en question ? L’écologie, la justice sociale, la solidarité intergénérationnelle. Des enjeux majeurs que le festival choisit d’aborder à travers le prisme des arts, et plus particulièrement du cinéma.
Le cœur du projet repose sur un triptyque clair : « sensibiliser, transmettre et mettre en lumière les initiatives écologiques et sociales par le médium des arts et notamment le cinéma ». Sundari le martèle : il existe une multitude de films engagés, souvent méconnus, peu diffusés, voire invisibles dans les circuits classiques.
« Il y a des films sur ces thématiques-là, mais ils ne sont pas forcément mis en avant ou même montrés aux gens. Pourtant, ils présentent des solutions, des processus différents, qui peuvent inspirer et être reproduits localement. »
Ce choix du cinéma comme vecteur principal n’empêche pas le festival d’embrasser une pluralité de formes artistiques. Musique, danse, ateliers, cuisine : tout concourt à créer une atmosphère immersive et conviviale.
Au-delà de l’indignation ou de la prise de conscience, Sundari revendique une approche résolument tournée vers l’action. « Pour moi, c’est important de montrer des solutions. Parce que c’est ça qui nous manque. »
Et ces solutions, elles existent. Partout dans le monde. C’est pourquoi le festival a une ambition internationale. Les films en compétition proviennent de tous les continents. Les jurys aussi. « Les autres pays du monde traversent les mêmes choses que nous. Le but, c’est de faire de la reliance et de trouver des solutions ensemble pour les mettre en application. »
Ce mot, « reliance », revient souvent dans le discours de Sundari. Il incarne une volonté de tisser des liens, de faire société autrement, de réunir ce qui est souvent fragmenté.
Le festival ne s’adresse pas à un public ciblé. Il se veut intergénérationnel, fédérateur. « On se retrouve un peu comme dans le village de l’ancien temps, où se côtoient anciens, plus jeunes, moins jeunes… », décrit-elle avec un rire communicatif.
Cette mixité des âges, des sensibilités, des parcours, se traduit dans la programmation. Des ateliers pour enfants sur la vie marine. Des cours de salsa et des concerts de musiques afro-colombiennes. Une gastronomie locale et bio. « Tout est frais, tout est bon, c’est délicieux. »
Rien n’est laissé au hasard. L’idée est de toucher chacun et chacune, de susciter curiosité et engagement, dans un cadre joyeux et bienveillant.
Le lendemain de la clôture du festival, un « village des initiatives » prend le relais. Les allées de la Liberté s’animent d’exposants, d’associations, d’ONG, d’entreprises engagées. L’objectif : « partir du monde des idées avec les arts et les incarner par des actions concrètes et quotidiennes. »
Ce prolongement physique et tangible du festival montre à quel point l’événement n’est pas qu’un simple moment culturel. C’est un espace de rencontre entre imagination et engagement, entre utopie et pragmatisme.
À l’entendre, cet engagement va bien au-delà d’un projet professionnel. Il touche à l’intime. « J’ai des enfants comme beaucoup de gens. C’est pour moi vital de sensibiliser la jeunesse, mais aussi les seniors, face à ce qu’on vit au quotidien. »
Sundari confie son inquiétude devant l’ignorance ou l’indifférence de certains. Mais elle refuse de sombrer dans le fatalisme. Son énergie, elle la consacre à ouvrir les yeux, à mobiliser, à faire naître l’espoir.
Avec ce festival, Sundari Veneroni incarne une vision profondément politique – au sens noble du terme – de l’art et de la société. Une vision où chaque citoyen·ne peut devenir acteur·rice du changement. Où l’esthétique se met au service de l’éthique.
Son engagement est d’autant plus remarquable qu’il repose sur une démarche collective, inclusive, joyeuse. Un festival comme un manifeste. Une fête comme une forme de résistance.
En cinq ans, le festival porté par Sundari a su fédérer un public toujours plus large autour de valeurs fortes. Il témoigne de la vitalité d’un monde associatif et artistique qui, loin des discours désabusés, agit, invente, tisse des ponts. Sundari Veneroni en est la preuve vivante : l’art peut être une boussole pour l’avenir. Un outil de transformation. Une invitation à voir le monde autrement, et surtout, à le réparer.
DB+IA 01/06/2025