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Artiste plasticienne installée près de Valbonne, Tina De Rubia transforme les fragments oubliés du quotidien en œuvres poétiques. Avec du papier, de la colle et une bonne dose d’intuition, elle compose des récits visuels empreints de mémoire et d’émotion.
Tina De Rubia ne cherche pas le neuf, mais l’usé, le vécu, ce qui a déjà une histoire. Elle récupère les affiches une fois les événements terminés, découpe des morceaux de carton, assemble des bribes de matière et de mémoire. « C’est la continuité d’un voyage ou une réflexion qu’on a eue », explique-t-elle. Chaque création devient une prolongation d’une émotion passée, d’une parole entendue.
Par exemple, elle évoque une phrase japonaise, transmise par une amie, qui a inspiré un travail entier. Elle y projette ses sentiments, ses souvenirs de voyage, et leur donne une forme plastique, tangible, à travers les papiers qu’elle manipule.
Son médium : le collage, qu’elle pratique sous la forme du « mixed media ». Tina détourne ce qu’elle trouve dans la rue, ce que d’autres ont jeté. Ce goût du détournement est né en voyage, dans de petits carnets où elle consignait les papiers glanés ici ou là. Puis le format a changé : aujourd’hui, elle travaille sur des supports monumentaux, comme des panneaux d’affichage de trois mètres sur quatre. Et toujours, une touche personnelle : « Après, je veux des paillettes. »
Ce mélange de récupération brute et d’ornementation scintillante reflète bien son univers : un art sensible, accessible, fait d’éclats de réel réassemblés.
C’est à Valbonne que Tina a choisi de poser ses valises — ou plutôt, ses cartons et ses ciseaux. Cette ville, où elle a grandi, est au cœur de son histoire personnelle et artistique. « Depuis toute petite, je collais même dans des cahiers de maths », se souvient-elle. Un geste enfantin devenu pratique artistique.
À Valbonne, elle trouve une atmosphère propice à la création : « Je pense que les artistes sont toujours les bienvenus. » Ce lien fort avec le territoire nourrit aussi son travail, qui mêle intimement l’intime et le collectif, le local et le lointain.
SDZ + IA