Tom Bettini

“Les oiseaux sont une porte d’entrée vers la nature”

Tom Bettini, ancien musicien devenu naturaliste, raconte son engagement pour la biodiversité à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO).

“Je travaille à la Ligue pour la Protection des Oiseaux”

Tom Bettini n’a pas suivi un parcours classique. Avant de s’engager pour la nature, il a passé plusieurs années au conservatoire, immergé dans l’univers de la musique. Pourtant, c’est le chant des oiseaux qui a fini par transformer sa vie. Aujourd’hui, à 30 ans passés, il consacre son quotidien à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), où il exerce comme animateur naturaliste au sein de l’antenne PACA.

“Je travaille à la Ligue pour la protection des oiseaux en tant qu’animateur naturaliste. Et donc ma passion, c’est plutôt la nature, évidemment, avec une petite préférence pour les oiseaux.”

Son enthousiasme est communicatif. En quelques phrases, il décrit le rôle central de la LPO, première association de protection de la nature en France, née à l’origine pour sauver le Macareux moine, un oiseau marin breton menacé par la chasse.

“Protéger les oiseaux, c’est protéger les écosystèmes”

Si l’association porte encore un nom centré sur les oiseaux, ses actions vont bien au-delà. Tom insiste sur une vision globale de la biodiversité.

“On protège toute la biodiversité. Avant, on était très axés sur les oiseaux, évidemment, mais on a quand même gardé le nom. […] On se rend compte que quand on veut protéger les oiseaux, il faut protéger ce dont ils dépendent : l’endroit où ils vivent, leurs sites de nidification, leur nourriture aussi.”

Pour lui, il est essentiel de considérer les liens qui unissent les espèces au sein des écosystèmes. “Toutes les espèces sont liées à travers les écosystèmes. […] Avoir une vue d’ensemble plutôt que chaque fois protéger une seule espèce, ça ne fonctionne pas.”

C’est cette approche systémique qui guide son travail quotidien, entre études de terrain et actions de sensibilisation.

“Je vais sur le terrain, à la rencontre du public”

La mission de Tom Bettini se décline en deux volets : la recherche et la pédagogie. Il appartient au pôle “éducation, sensibilisation, formation”, qui le mène aussi bien dans les écoles que dans les parcs ou les entreprises.

“Je vais faire tout ce qui concerne un public. Ça peut être des interventions avec un stand pour la fête de la nature, des balades ou randonnées naturalistes avec un public familial. On se déplace dans la nature, je leur apprends des choses.”

Mais la sensibilisation ne se limite pas au grand public. La LPO intervient également auprès de techniciens des espaces verts ou de salariés d’entreprises, en leur proposant des formations sur les bonnes pratiques pour préserver l’environnement dans leur activité.

“Ça consiste à faire des inventaires, des études sur des espèces en milieux naturels, pour mener ensuite des actions de protection.”

À travers ces missions, il espère créer une prise de conscience durable, dans une région où la pression humaine et l’artificialisation des sols fragilisent la biodiversité.

“Je me suis dit : mais en fait, ils sont partout !”

L’amour de Tom Bettini pour les oiseaux est né tardivement, presque par surprise. Longtemps, la nature a été pour lui une simple présence familière, jamais un objet d’étude. “Depuis que je suis petit, j’adore la nature, mais c’était un lien plutôt émotionnel que scientifique.”

C’est vers l’âge de 22 ou 23 ans, après ses études musicales, qu’il effectue un stage à la LPO. Ce moment sera décisif : “J’ai un peu l’impression d’avoir ouvert une porte vers un nouveau monde à travers le chant des oiseaux.”

Il découvre alors la diversité incroyable des espèces, la richesse de leurs comportements, et surtout leur omniprésence. “Je me suis dit : mais en fait, ils sont partout quoi !”

Cette révélation devient une passion. Il se met à reconnaître les chants, à identifier les silhouettes en vol, à partager ses découvertes avec les autres.

“C’est une porte d’entrée vers la nature incroyable”

L’anecdote qu’il partage en dit long sur son regard. Il se souvient de la première fois où il a reconnu, seul, le chant d’une fauvette à tête noire dans son jardin. Ce jour-là, il court en parler à ses collègues, tout excité.

“Eux, ils étaient là : ‘Ah oui, c’est bien’. Quand tu prends le recul maintenant, tu connais beaucoup plus d’espèces.”

Aujourd’hui, ce sont les autres qui viennent à lui, ravis d’avoir identifié un oiseau grâce à ce qu’ils ont appris lors d’une sortie ou d’un atelier. Ces petites victoires sont autant de graines semées.

“C’est une porte d’entrée, vraiment. Les oiseaux, vers la nature qui est incroyable.”

DV + IA