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Valérie Tetu : l'économie sociale et solidaire pour ranimer les villages
Quand l'ESS devient un moteur de renouveau local dans les communes rurales en déclin
"62 % des communes rurales françaises n'ont pas de commerces", rappelle d’emblée Valérie Tetu. Ce chiffre sec résume à lui seul l’urgence d’un problème de fond : la désertification commerciale des territoires ruraux. Directrice du service Insertion et innovation sociale à la Communauté d’agglomération du Pays de Grasse, elle s’investit dans une mission concrète : redynamiser le tissu local grâce à l’économie sociale et solidaire (ESS).
Valérie Tetu ne cache pas ce qui l’anime. "Ma passion, les autres", dit-elle simplement. À travers l’ESS, elle voit un moyen de concilier innovation, solidarité et efficacité. "L’économie sociale et solidaire, c’est un mode de développement très résilient", explique-t-elle. Un modèle à contre-courant des logiques purement marchandes, qui place la coopération et le lien territorial au cœur de son action.
La problématique est claire : l’absence de commerces de proximité compromet l’attractivité et la qualité de vie des petites communes. "L’idée, aujourd’hui, c’était de voir comment l’économie sociale et solidaire pouvait contribuer à redynamiser ce commerce de proximité", résume-t-elle. Pour cela, elle s’appuie sur des exemples concrets, des initiatives locales souvent portées par des collectifs engagés.
Parmi ces exemples, Valérie Tetu cite la coopérative "La Bergerie" à Saint-Vallier. Un lieu hybride : bistrot, snack, épicerie, mais surtout espace de vie. "Ouvert par trois drôles de dames", ce projet est né d’une alliance entre ces habitantes et la commune. Une coopération fructueuse, typique de l’esprit ESS. Ensemble, elles ont donné vie à un commerce de proximité à la fois utile et convivial.
Loin des grandes théories, l’approche de Valérie Tetu est résolument pragmatique. L’ESS est, pour elle, une réponse adaptée aux spécificités locales. "Très en lien avec les transitions sur les territoires", ce modèle favorise l’innovation sociale et la coopération. Il permet d’imaginer des solutions sur mesure, construites avec et pour les habitants.
À l’heure où de nombreuses communes rurales se battent pour maintenir un minimum de services, l’ESS offre une perspective renouvelée. Elle redonne aux habitants une capacité d’agir, un pouvoir d’initiative. Avec des projets comme "La Bergerie", l’économie sociale et solidaire prouve qu’il est possible de revitaliser des centres-bourgs, de recréer du lien social, et de faire émerger une économie humaine et durable.
Valérie Tetu incarne cette volonté de faire autrement. Non par idéologie, mais parce qu’il s’agit d’une réponse efficace, éprouvée, et fondée sur la coopération. Une vision du développement local où chacun retrouve sa place.
DB+IA 26/06/2025