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L’hiver, il dévale les pistes en tant que professionnel du ski. L’été, il enseigne le tir à l’arc au cœur des Alpes. Depuis 19 ans, Vincent Perignat et partage avec les vacanciers sa passion pour les sports de pleine nature. Portrait d’un homme qui a fait de la montagne son cadre de vie et son terrain de jeu.
Derrière Vincent Perignat, les cibles colorées s’alignent sur un stand de tir à l’arc installé en pleine nature. Baskets aux pieds, sourire calme, il accueille les participants de tout âge avec pédagogie. L’activité, ouverte durant toute la saison estivale, est pensée pour être à la fois authentique et accessible.
« C’est du tir à l’arc, là, sur le stand qu’on voit juste derrière moi, en activité classique du coup, avec des arcs traditionnels où je vous apprends à faire du tir à l’arc. On fait aussi également des petits jeux, histoire que ça reste quelque chose de ludique. »
Ici, pas de compétition ni de scores affichés. L’objectif est ailleurs : transmettre, partager, faire vivre une expérience. L’approche est simple, mais soignée. On s’initie au tir dans un cadre naturel, souvent pour la première fois. Et on repart, parfois, avec l’envie d’aller plus loin.
Le parcours de Vincent Perignat est ancré dans les saisons. L’été, il gère ses activités de plein air ; l’hiver, il redevient moniteur de ski. Une vie rythmée par les cycles naturels de la montagne, qu’il a choisie et qu’il ne quitterait pour rien.
« Je m'appelle Vincent Perignat. Je suis passionné de montagne et plus particulièrement de ski puisque c'est même mon métier l'hiver, et ma deuxième passion, c'est le tir à l'arc que je pratique l'été. »
Ce double métier, entre neige et soleil, n’est pas si courant. Mais il illustre bien l’esprit des stations de montagne, où la polyvalence est souvent une condition de vie. À 2000 mètres d’altitude, les opportunités varient selon la météo, et il faut savoir s’adapter.
Cela fait presque deux décennies que Vincent vit et travaille aux Ailes. Dix-neuf ans exactement. Une longévité qui en dit long sur son attachement à cette station perchée.
Quand il parle du site, c’est avec la familiarité de celui qui connaît chaque virage du sentier, chaque relief de la crête. Ce n’est pas seulement un lieu de travail, c’est un territoire de vie. La montagne, ici, n’est pas un décor. Elle est présence quotidienne, parfois rude, toujours imposante.
En plus du tir à l’arc classique, Vincent a développé une activité plus dynamique : le Battle Archery. Sur un terrain aménagé un peu plus haut, cette variante sportive mélange stratégie, précision et adrénaline.
« Je propose aussi du Battle Archery qui a un terrain qui se trouve un petit peu plus haut sur le front de neige, qui est en fait une activité qui est à mi-chemin entre le paintball et le tir à l’arc. »
Munis d’arcs et de flèches en mousse, les participants s’affrontent en équipes, dans un esprit bon enfant. C’est une activité particulièrement prisée des jeunes adultes et des familles avec adolescents. Une façon de redécouvrir le tir à l’arc en mouvement, avec un côté ludique assumé.
Avant de voler de ses propres ailes, Vincent a commencé comme salarié, au sein de l’Office du tourisme. Il s’y occupait déjà des activités sportives, notamment le tir à l’arc. Mais un jour, une opportunité s’est présentée.
« À l'origine, je travaillais pour l'Office du tourisme. Je m'occupais des activités sportives pour l'office du tourisme ainsi que le tir à l'arc. Et il y a quelques années, j'avais l'opportunité de le reprendre à mon compte… »
Cette reprise a marqué un tournant. En devenant indépendant, il gagne en liberté : liberté d’horaires, de pédagogie, de développement. L’activité, autrefois limitée par des contraintes institutionnelles, peut désormais se déployer plus largement.
Ce changement de statut permet à Vincent de développer l’offre à sa manière, avec plus de flexibilité. Il peut élargir les plages horaires, adapter les séances, proposer de nouveaux formats. L’activité devient plus vivante, plus réactive.
« …ce qui permettait de l'ouvrir beaucoup plus que quand c'était sous l'autorité de l'office du tourisme. »
C’est aussi une manière d’être au plus près du public. L’indépendance lui donne les moyens d’être à l’écoute, d’ajuster l’offre à la demande. Et de faire évoluer ses pratiques au fil des saisons et des publics.
La station des Ailes vit selon deux saisons très marquées. L’été, place aux randonnées, aux loisirs en extérieur, à la détente active. C’est durant cette période que Vincent déploie ses arcs, classiques ou en mousse.
« L'activité tir à l'arc et Battle Archery est ouverte sur la saison estivale l'été, puisque l'hiver j'ai une autre activité professionnelle sur la station. »
Ce mode de vie saisonnier implique une organisation particulière, mais permet aussi une forme d’équilibre. L’hiver, Vincent retrouve les pistes et ses élèves skieurs. L’été, il renoue avec la précision du tir à l’arc et le contact avec des vacanciers souvent plus posés, plus curieux.
L’accessibilité est un mot-clé pour Vincent. Que ce soit pour le tir à l’arc ou le Battle Archery, il tient à ce que chacun puisse participer. Une seule contrainte : l’âge minimum légal, fixé à sept ans.
« Alors tout le monde peut participer à condition d'avoir au moins sept ans. C'est une question de législation. »
Au-delà de cette limite, les séances sont pensées pour s’adapter aux différents profils : enfants, adultes, débutants, curieux ou passionnés. La souplesse de l’encadrement permet à chacun de trouver sa place, sans pression.
Le tir à l’arc tel que le propose Vincent n’est pas seulement une initiation à une discipline. C’est aussi un moment partagé. Il insiste sur la convivialité et l’intergénérationnel.
« Si on veut venir des petits enfants aux grands-parents, c'est possible de la pratiquer tous ensemble. »
Dans un monde où les loisirs sont souvent cloisonnés par tranches d’âge, cette possibilité de pratiquer en famille est précieuse. Elle crée des souvenirs communs, renforce les liens. Et donne aux grands comme aux petits une occasion de se découvrir sous un nouveau jour.
Si Vincent Perignat est encore là, dix-neuf ans après son arrivée aux Ailes, ce n’est pas un hasard. Il a su construire un équilibre entre ses deux passions – ski et tir à l’arc – et un mode de vie à la fois enraciné et ouvert.
Son portrait illustre la richesse des parcours de ces hommes et femmes qui vivent en montagne à l’année. Des visages souvent discrets, mais sans lesquels les stations ne seraient pas ce qu’elles sont. Des passeurs d’expérience, des bâtisseurs de lien.
Dans une époque où la quête de sens prend une place croissante, la trajectoire de Vincent Perignat résonne comme un choix assumé : celui de vivre au rythme des saisons, de transmettre des gestes simples, et de faire de la montagne non seulement un décor, mais un projet de vie.
SDZ + IA