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« Il y a 27 ans, nous nous sommes arrêtés ici… »
C’est par ces mots que commence le récit intime de Jackie Sleper, artiste née à Amsterdam en 1962. Arrivée avec son mari dans les Alpes-Maritimes il y a près de trois décennies, elle évoque le moment charnière où tout a basculé. « Mon mari a dit : j’ai besoin d’un endroit pour m’installer à Isola 2000 ou Isola village, et j’aime cet endroit. »
Formée à l’école du surréalisme, Jackie Sleper revendique une démarche libre et personnelle. « J’aime établir des règles, des nouvelles règles de moi-même », confie-t-elle. Dans son atelier de montagne, elle découpe, écrit, assemble. Le collage devient langage. L’instinct prime sur la logique. Elle parle d’elle comme d’« une personne surréaliste », animée par la liberté de création et le goût de l’expérimentation.
Isola n’est pas qu’un décor, c’est une source. Entourée par les sommets et les forêts, Jackie trouve ici un équilibre rare. « C’est une très belle nature », observe-t-elle avec calme. Ce calme, justement, elle le cultive dans le quotidien : « Je travaille ici depuis trois, quatre, cinq mois », dit-elle. Les gestes sont simples, les journées rythmées par les saisons. Loin du tumulte des grandes villes artistiques, elle compose dans la lenteur.
L’artiste évoque aussi un attachement humain. Au-delà du paysage, c’est l’accueil qui l’a marquée : « Ils ont été si gentils avec moi et avec ma famille. » Loin de son Amsterdam natal, Jackie a trouvé dans ce village un tissu social chaleureux, presque familial. Une terre d’adoption où l’exil se mue en enracinement.
Ce contraste saisissant entre la majesté du paysage et la fragilité humaine irrigue toute son œuvre. « Vous pouvez voir la beauté de la nature ainsi que la souffrance de notre existence », résume-t-elle. La montagne n’efface pas les tourments intérieurs, mais elle les accueille, les absorbe peut-être. Son art devient alors un pont entre ces deux dimensions : le dehors apaisant, le dedans tumultueux.
DB+IA 01/07/2025